Les enjeux syndicaux de l’économie informelle. Plaidoyer pour une coopération syndicale mondiale

Résumé

L’économie informelle est le choix central qu’a fait la CGSLB dans ses programmes de coopération syndicale en Afrique. L’économie informelle est devenue un sujet grandissant de préoccupation. Elle occupe progressivement une place d’intérêt dans différents agendas nationaux, régionaux ou internationaux. Elle focalise aujourd’hui un enjeu socio-économique et syndical majeurs en particulier pour les pays en développement où elle concerne la majorité des travailleurs. Des orientations politiques sont prises ainsi que des décisions. Parfois, les organisations des travailleurs sont impliquées. Parfois, ces décisions sont prises sans vraie concertation avec le terrain et leur impact est limité.

L’encadrement syndical des travailleurs de l’économie informelle est un défi partagé sur tous les continents : permettre aux travailleurs précaires et de l’économie informelle d’avoir accès aux syndicats, d’y être représentés, encadrés et défendus. En effet, aujourd’hui, les travailleurs de l’économie informelle sont les plus nombreux à devoir être encadrés, car ce sont les moins formés et les moins conscients de leurs droits fondamentaux du travail. Ils ont le plus besoin d’être défendus, car non protégés. Ils ont le plus besoin d’être représentés, car ils ne sont pas reconnus et surtout pas entendus. La CGSLB en est convaincu. Ses responsables en ont fait le choix traduit dans une politique de coopération au développement, éprouvée au fil des projets et des programmes. La CGSLB s’est orientée concrètement dès 2003 dans la syndicalisation des travailleurs de l’économie informelle comme vecteur de changement structurel pour des organisations syndicales établies dans les pays les moins développés soucieuses d’un encadrement des nombreux groupements professionnels des travailleurs de l’économie informelle.

La présente contribution veut tout d’abord se donner les moyens d’éclairer et de comprendre mieux les décisions et les actes qui démontrent que les travailleurs de l’économie informelle et l’économie informelle comptent et de montrer pourquoi ils comptent d’un point de vue syndical dans le champ du développement. Il s’agit de partir des différentes étapes normatives (Convention OIT travailleur domestiques) ou politiques (Résolutions et engagement CSI) pour montrer qu’elles sont des pas dans la direction d’une prise en compte des intérêts des travailleurs de l’économie informelle. Ensuite, il s’agit de présenter une cartographie d’actions syndicales utiles à l’encadrement des travailleurs de l’économie informelle pour éclairer les enjeux et les perspectives d’action de coopération. Il s’agit d’un schéma tiré de l’expérience de la CGSLB sur le terrain avec ses partenaires. Cette dynamique de terrain offre la possibilité d’un renforcement de capacité basé sur le changement d’approche, l’autonomie et la représentativité par l’intégration des travailleurs de l’économie informelle. Enfin, cette contribution schématique de la CGSLB veut souligner le potentiel qu’il y aurait à réunir régulièrement dans le temps et l’espace les partenaires syndicaux impliqués dans l’organisation syndicale des travailleurs de l’économie informelle au-delà des discussions politiques et normatives inscrites à l’agenda social international. En tant qu’acteur syndical mondial, la CSI peut fédérer ses forces vives de la coopération autour d’une plate forme syndicale dédiée aux différentes formes de soutien et aux orientations à prendre pour les travailleurs de l’économie informelle.

Progressivement, ce schéma peut aussi devenir un instrument de politique de coopération au service d’un syndicalisme de terrain favorable aux processus de changements novateurs et contributifs jusqu’au plan international.

L’article complet:

CGSLB - Economie informelle

Pour tout renseignement supplémentaire : [email protected] / [email protected]