Le Swaziland intensifie l’intimidation policière contre les travailleurs

La CSI a condamné le régime du roi Mswati du Swaziland pour son tout dernier acte de répression antisyndicale la semaine dernière.

Le Trade Union Congress of Swaziland (TUCOSWA) avait prévu de tenir une grande assemblée le 26 février 2015 dans le Bosco Skills Centre Hall, à Manzini, dans le but d’y aborder diverses questions liées à l’enregistrement des syndicats, la perte d’avantages commerciaux dans le cadre de l’African Growth and Opportunity Act, les droits de négociation collective et l’absence de multipartisme démocratique.
La police a, toutefois, usé d’une multitude de tactiques pour intimider les travailleurs et empêcher la réunion d’avoir lieu. Le propriétaire du Bosco Skills Centre Hall, à Manzini, où devait normalement avoir lieu la réunion a été faussement informé que le fait de louer sa salle au TUCOSWA constituerait une infraction à la législation du Swaziland.

L’assemblée syndicale fut donc reprogrammée et devait cette fois se tenir au siège de la Swaziland National Teachers Association (SNAT), à Manzini. Cependant, le jour prévu de la réunion, la police a déployé des barrages routiers dans tout le pays et posté des policiers en uniforme et en civil devant le siège de la centrale syndicale. Malgré l’intimidation causée par la présence policière et les barrages routiers, plus de 100 travailleurs ont réussi à rejoindre le siège de la SNAT. Cependant, la police, sous les ordres du commissaire régional Richard Mngometulu et de l’officier supérieur en charge des opérations, Josefa Bhembe, a insisté sur le fait que la réunion ne pourrait avoir lieu.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI a déclaré : « Il s’agit d’une violation flagrante et grave de la législation du Swaziland et du droit international qui garantissent, l’un comme l’autre, le droit des travailleurs de se rassembler et de discuter d’enjeux socioéconomiques qui ont une incidence sur leur vie. Les atteintes aux droits fondamentaux des travailleurs sont devenues systémiques au Swaziland. Le gouvernement doit immédiatement ouvrir une enquête, tenir les policiers en cause responsables de leurs actes et entreprendre une réforme de ses lois et des ses pratiques antisyndicales archaïques