Le Pacte mondial pour l’emploi de l’OIT : La voie à suivre pour sortir de la crise

L’adoption historique par les gouvernements, les syndicats et les employeurs représentés à la Conférence internationale du travail d’un Pacte mondial pour l’emploi fournit un cadre à la fois réaliste et praticable pour la relance et la réforme de l’économie, selon la CSI.

Bruxelles, le 19 juin 2009: L’adoption historique par les gouvernements, les syndicats et les employeurs représentés à la Conférence internationale du travail d’un Pacte mondial pour l’emploi fournit un cadre à la fois réaliste et praticable pour la relance et la réforme de l’économie, selon la CSI.

« Le Pacte de l’OIT place l’emploi et le revenu au cœur des efforts de relance économique et établit des critères de référence essentiels pour une nouvelle économie mondiale. L’emploi, les droits des travailleurs, la protection sociale, l’accès à des services publics de qualité et la durabilité doivent figurer au cœur des décisions politiques mondiales, marquant ainsi une rupture nette avec l’échec du radicalisme de libre marché à l’origine de la crise. Alors que certains opteraient volontiers pour un retour au statu quo, l’OIT fait entendre clairement qu’une telle position ne serait pas acceptable », a indiqué Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

Le Pacte mondial pour l’emploi procure un ensemble de recommandations aux gouvernements et aux employeurs en vue du maintien et de la création de l’emploi et la reconnaissance de l’importance des « emplois verts », à la fois pour la reprise économique et la lutte contre le changement climatique. Le Pacte met en exergue le rôle crucial des négociations tripartites entre gouvernements, syndicats et employeurs, ainsi que l’importance du dialogue social et de la négociation collective et la nécessité d’éviter des spirales de déflation salariale et la dégradation des conditions de travail. Par ailleurs, l’accent est mis sur l’importance des programmes publics de création d’emploi comme, notamment, les programmes de développement des infrastructures et les aides à la formation et au développement des compétences pour les sans emploi.

L’importance d’une gouvernance mondiale efficace et cohérente suscite une attention toute particulière aux termes du Pacte, qui demande qu’à l’avenir, le secteur financier réponde aux besoins de l’économie réelle, de manière à soutenir le travail décent. En particulier, les gouvernements des pays en développement requièrent un espace politique leur permettant d’investir dans leur avenir plutôt que d’être acculés à des politiques fiscales « procycliques » qui entraînent, dans la plupart des cas, des réductions drastiques de l’emploi et des revenus. Le mouvement syndical international insiste, depuis de nombreuses années déjà, sur la nécessité de réformes politiques en ce sens au niveau du FMI et de la Banque mondiale. Or malgré les promesses faites par les gouvernements du G20 réunis au Sommet de Londres, il y a encore très peu de preuves concrètes que de telles réformes ont effectivement lieu. Les pays allocataires de l’aide du FMI se voient forcés de réduire leurs budgets tandis que les pays plus riches augmentent leurs dépenses publiques.

« Il est encourageant de voir les gouvernements prendre conscience du fait que la justice et la durabilité doivent constituer la pierre angulaire de la nouvelle économie mondiale et que l’OIT doit assumer une place centrale dans la gouvernance mondiale future. Il convient de faire table rase d’un passé où les gouvernements souscrivaient en principe à un ensemble de politiques à l’OIT tout en poursuivant des ordres du jour diamétralement contradictoires au sein des instances financières et commerciales internationales. Ce Pacte mondial pour l’emploi de l’OIT représente une avancée décisive dans la bonne direction et il incombe à présent aux gouvernements d’œuvrer diligemment avec l’OIT en vue de son établissement. Il revient à nous d’engranger des résultats concrets d’ici au prochain Sommet des gouvernements du G20, à Pittsburgh », a dit Ryder.

Pour plus d’informations, prière de consulter :

Dernière Déclaration du groupement Global Unions (au G8)

le site web de l’OIT


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