Le GTDIH débat des politiques d’industrialisation et définit le plan de mise en œuvre de la PLADA

Le Groupe de travail sur le développement et l’intégration hémisphérique GTDIH de la Confédération syndicale des travailleuses et travailleurs des Amériques s’est réuni pour la dernière fois de cette année les 6 et 7 novembre derniers, à Montevideo, en Uruguay. L’événement était organisé avec le concours de la FESUR.

Cette rencontre divisée en deux volets avait pour objectif de débattre des politiques d’industrialisation régionales et des stratégies pour la mise en œuvre de la Plateforme de développement pour les Amériques (PLADA) aux niveaux national et international.

Le premier volet était consacré à un séminaire intitulé Les politiques industrielles de complémentarité productive : Clés d’une stratégie de développement pour les Amériques ?, réalisé en collaboration avec la Banque interaméricaine de développement (BID), la Fondation Friedrich Ebert en Uruguay (FESUR) et le Centre de formation pour l’intégration régionale – CEFIR.

Ont assisté à cet événement les membres du secrétariat exécutif de la CSA : Victor Baez, secrétaire général, Rafael Freire, secrétaire chargé de la politique économique et du développement durable, Amanda Villatoro, secrétaire en charge de la politique syndicale et de l’éducation, Laerte Teixeira, secrétaire à la politique sociale, de même que Simone Reperger, directrice de la Fondation Friedrich Ebert en Uruguay, Álvaro Padrón, directeur des projets de la FES, les représentants de la Banque interaméricaine de développement (BID) - Gustavo Crespi, Juan José Toccone et Graciana Rucci - et Federico Gomensoro, secrétaire exécutif du CEFIR.

Dans ses propos liminaires, Victor Baez a souligné l’importance de la rencontre du fait que pour la toute première fois, la BID et la CSA se réunissent autour d’un débat sur des enjeux essentiels au plan du développement régional. « Il s’agit d’un événement extrêmement important. Nous avons travaillé avec la FESUR et le CEFIR auparavant mais c’est la première fois que nous nous réunissons avec la BID pour débattre de politiques industrielles et de développement », a-t-il affirmé. Et de souligner le rôle de la Plateforme de développement pour les Amériques : « La PLADA incarne les rêves et les aspirations depuis la perspective du mouvement syndical. Malgré les asymétries, nous partageons en commun un même rêve. Et s’agissant des processus industriels, celui de la complémentarité productive à laquelle nous pouvons parvenir à travers la complémentarité en matière de droits. »

Simone Reperger, directrice de la Fondation Friedrich Ebert en Uruguay a affirmé : « Nous nous trouvons au milieu de processus électoraux déterminants pour l’Amérique latine et nous posons une réflexion sur les voies de développement, le thème de la productivité et les possibilités d’intégration. Nous ne pouvons parler de l’avenir des pays sans prendre en considération le développement industriel et les politiques productives dans le cadre de ce développement. D’où l’importance du contenu de cette activité rendue possible grâce aux organisations ci-présentes, la CSA, la CEFIR et l’importance aussi du fait que la BID suive le développement industriel en restant à l’écoute du mouvement syndical et de l’espoir que celui-ci a placé dans la PLADA. »

« Le renforcement du mouvement syndical nous semble important si nous voulons avoir une incidence sur les projets des gouvernements de nos pays et en matière d’intégration productive, en nous fondant sur les intérêts de nos pays et non des capitaux étrangers », a affirmé le secrétaire exécutif du CEFIR, Federico Gomensoro, qui a aussi soulevé la question des privatisations et de leur impact sur les économies de la région et le thème de l’intégration régionale comme réponse à la crise économique mondiale. « Le thème de l’industrialisation est un thème ancien du mouvement syndical que nous ne pouvons aborder sans parler du développement et de la PLADA, qui est un outil de progrès vers le développement industriel et l’intégration depuis la perspective du développement durable tel que le conçoit la CSA », a conclu Federico Gomensoro.

Les représentants de la BID, Gustavo Crespi, Juan José Toccone et Graciana Rucci ont présenté le Panel et fait une synthèse du livre intitulé "Comment repenser le développement productif ? : Politiques et institutions solides pour la transformation économique" édité par Gustavo Crespi, Eduardo Fernandez-Arias et Ernesto Stein.

http://publications.iadb.org/handle/11319/6634?locale-attribute=es

Sebastian Torres, professeur à l’Universidad de Uruguay et ancien directeur national d’Industrias, a fait un tour d’horizon des différentes politiques mises en œuvre par les gouvernements des huit dernières années et des contributions faites pour atteindre une économie mieux équilibrée qui réponde aux besoins sociaux de la population. Rafael Freire, secrétaire de la CSA chargé de la politique économique et du développement durable a clôturé le tour de commentaires avant le débat en plénière en situant l’importance des politiques d’industrialisation depuis la perspective des travailleurs et à la lumière de l’existence de nouveaux paradigmes de développement durable au terme de plus de 15 années de gouvernements progressistes. Il a évoqué, en particulier, la maturité dont a fait preuve le mouvement syndical en formulant la PLADA, avec une vision stratégique régionale portant sur les 20 à 30 prochaines années.

Stratégie de mise en œuvre de la PLADA

La deuxième journée de la rencontre a été consacrée au débat sur les stratégies de mise en œuvre de la PLADA, avec l’adoption d’un plan d’action pour l’année centré sur l’articulation de stratégies de formation, de diffusion-communication et d’incidence politique, lesquelles devront être structurées et permettre l’action nationale, régionale et internationale à travers un déploiement de la force syndicale face aux gouvernements, aux partis politiques, aux mouvements sociaux et aux organismes multilatéraux.

Article initialement publié sur le site web de la CSA (en espagnol).