Le groupement Global Unions appelle les IFI à abandonner les plans d’austérité et à se centrer sur la création d’emploi

Vivement préoccupés face au ralentissement de la reprise économique, à laquelle il reste à engendrer une réelle relance pour des millions de travailleurs et travailleuses et de sans emploi, la CSI et ses partenaires du groupement Global Unions ont lancé un appel en prévision des réunions annuelles de la Banque mondiale et du FMI, appelant les deux institutions financières internationales à abandonner les programmes d’austérité et à soutenir des mesures de relance axées sur l’emploi et l’investissement dans des services publics de qualité, pour contribuer à la reprise.

« La Banque mondiale et le FMI devraient prêter une plus grande attention aux problèmes sous-jacents qui expliquent la stagnation et la chute des salaires réels, notamment les violations généralisées des droits des travailleurs/euses », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « Inverser la baisse des revenus des travailleurs/euses et combler l’écart de rémunération entre hommes et femmes devraient constituer les principaux objectifs des deux institutions internationales. Les IFI doivent œuvrer envers la construction d’une reprise économique mondiale mieux équilibrée et plus forte et, à cette fin, il leur revient d’encourager et soutenir les pays qui adoptent des politiques en matière de travail et de protection sociale visant à réduire les inégalités.

Dans la déclaration des Global Unions publiée le 5 octobre, le mouvement syndical international souligne que l’impact des conditions d’austérité appliquées dans les récents prêts du FMI a déjà été ressenti par les travailleurs/euses, au même titre que l’incidence en termes de baisse rapide de la qualité des services publics qui, à long terme, portera atteinte au développement des pays.

Notant que la capacité de crédit du FMI avait été multipliée par trois en 2009 pour faire front à la crise économique internationale, Burrow a déclaré : « Le FMI devrait utiliser ses ressources financières considérablement élargies pour encourager les pays touchés par la crise mondiale à adopter des politiques fiscales anticycliques pendant de plus longues périodes jusqu’à ce qu’ils soient définitivement sortis de la récession. En outre, la situation de la Grèce et de nombreux autres pays met en exergue la nécessité d’un mécanisme de restructuration de la dette souveraine équitable et transparent qui puisse être utilisé par les pays dont les niveaux d’endettement sont insoutenables. »

La menace d’une nouvelle récession qui pointe à l’horizon est susceptible de ralentir encore davantage les progrès envers la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement, déjà gravement compromis en raison de la croissance économique négative en 2008-2009 et du non-respect des promesses d’aide. Qui plus est, un grand nombre de pays n’ont pas avancé par rapport aux réglementations nécessaires des activités financières à haut risque – comme celles qui sont à l’origine de la débâcle financière en 2008. Le groupement Global Unions lance un appel au FMI pour qu’il prenne part à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une taxe sur les transactions financières (TTF) comme moyen efficace et équitable de générer des revenus destinés à réparer les dommages causés par la crise financière (notamment les taux élevés inacceptables de chômage) et à respecter les principaux engagements en matière de financement du développement et de la lutte contre le changement climatique.

Pour lire le texte complet de la Déclaration des Global Unions aux réunions annuelles 2010 du FMI et de la Banque mondiale