Des événements organisés à Bruxelles, Le Caire, Genève, Kuala Lumpur, Nairobi, New York et Paris donneront le coup d’envoi d’activités sur tous les continents pour marquer le 20ème anniversaire de l’adoption de la Convention des Nations Unies sur la Protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille en 1990.
La campagne portera dans la rue et devant les Parlements la demande adressée aux gouvernements de mettre fin immédiatement aux violations étendues des droits de l’homme des migrants à travers le monde en ratifiant cet instrument central de protection des Nations Unies. Les estimations des Nations Unies montrent qu’en 2010, 214 millions de personnes résiderons en dehors de leur pays de naissance ou de nationalité. Près de la moitié de ceux-ci, 95 millions selon les calculs de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), sont actifs économiquement en tant que travailleurs migrants. Avec leurs familles, ils forment la majeure partie des migrants internationaux.
La plupart des pays du monde sont affectés par les migrations en tant que pays d’origine, de destination et/ou de transit. « Bien que pour nombre d’individus migrer est une expérience positive, pour bien d’autres la migration se fait sous la contrainte et au-devant de nombreuses épreuves dans le pays de destination » a souligné Carla Edelenbos du Haut Commissariat aux droits de l’Homme des Nations Unies et coordinatrice du Steering Committee de Global Campaign. « Les travailleurs migrants, dans le monde entier, demeurent des victimes faciles de toutes sortes d’abus, de discriminations et d’exploitation de la part de trafiquants ou d’employeurs. Cela démontre une nécessité urgente pour les Etats de ratifier la Convention ».
La Convention sur les Migrants reconnaît la vulnérabilité particulière des migrants et promeut des conditions humaines et légales de travail et de résidence. Elle met à disposition des conseils sur l’élaboration de politiques migratoires qui ne peuvent être efficaces que lorsque fondées sur des règles juridiques et le principe de légalité. La ratification de cette convention est cruciale au combat contre les abus et l’exploitation des migrants.
42 Etats ont ratifié cette convention depuis son adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1990, 15 autres l’ont signée (la signature étant l’étape préliminaire à la ratification).
« Aujourd’hui, les membres et partenaires de la FIDH à travers le monde ont lancé un appel à leur gouvernement pour qu’ils ratifient cette convention sans délais » a expliqué Cynthia Gabriel, Vice-présidente de la FIDH et Directrice de Caram Asia. « Les Etats doivent enfin faire face à leurs responsabilités et dire non à l’exploitation et à la discrimination. Nous espérons que lors du 20ème anniversaire de la Convention, nous pourrons célébrer un nombre record de ratifications ».
« Nous enjoignons ainsi les Etats qui n’ont pas encore ratifié la Convention de l’ONU de saisir cette occasion pour envoyer un message fort à la communauté internationale démontrant leur engagement à la protection des droits humains, y compris des personnes migrantes, » a ajouté Guy Ryder, Secrétaire général de la Confédération syndicale internationale, « Nous les rappelons également de l’importance de ratifier les Conventions de l’OIT relatives aux travailleurs migrants et d’assurer que celles sur la liberté d’association, le droit de négociation collective, la protection contre la discrimination, le travail forcé et le travail des enfants s’appliquent pleinement aux travailleurs migrants », a-t-il conclu.
La campagne est lancée par le Steering Committee de Global Campaign sur la convention sur les droits des migrants, un forum unique entre agences de l’ONU, organisations internationales et organisations de la société civile.
Les membres du Steering Committee comprennent le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme (OHCHR), l’ Organisation Internationale du Travail (OIT), l’ Organisation Internationale des Migrations (OIM), la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), la Confédération Syndicale Internationale (CSI), December 18, International Catholic Migration Commission (ICMC), Human Rights Watch (HRW), International Movement Against All Forms of Discrimination and Racism (IMADR), Migrant Forum in Asia (MFA), Migrants Rights International (MRI), Public Services International (PSI), Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) , World Council of Churches (WCC) .
Beaucoup d’autres organisations internationales et régionales ont joint la campagne, dont CARAM Asia.
Pour plus d’information :
Katherine Booth, FIDH, +33 6 48 05 93 93, [email protected]
Carla Edelenbos, OHCHR, +41 22 917 9241, [email protected]