La secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a déclaré: «Les colonies illégales et leurs infrastructures couvrent plus de 60 % de la Cisjordanie, absorbant des ressources censées profiter aux populations vivant dans les territoires occupés, lesquelles bénéficient d’une protection spéciale en vertu du droit international humanitaire.
Au nom du droit international et des Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, la CSI demande à l’ensemble des entreprises et des investisseurs de mettre un terme à leur complicité avec ces colonies illégales et de cesser leurs activités au sein de ces dernières.
Sharan Burrow ajoute: «Les bénéfices réalisés par les entreprises israéliennes et multinationales dépendent directement de l’annexion des terres palestiniennes et du pillage de leurs ressources naturelles, entravant ainsi le développement économique de la Palestine. Raison pour laquelle nous demandons au Conseil des droits de l’homme (CDH) des Nations unies de continuer à actualiser sa base de données recensant les sociétés et entreprises exerçant leurs activités dans les colonies illégales et de veiller à disposer de ressources suffisantes pour en assurer la viabilité.»
La CSI se félicite des dernières mesures annoncées par le gouvernement israélien, qui permettront d’améliorer considérablement le système de permis actuel, abusif pour les Palestiniens recherchant du travail en Israël. L’objectif de ces nouvelles mesures est de mettre fin au système de quotas et d’établir des relations de travail directes entre travailleurs et employeurs, afin de démanteler le réseau illégal et lucratif des recruteurs intermédiaires.
Jusqu’à présent, les Palestiniens venus travailler en Israël pour améliorer leurs conditions de vie sont victimes de discrimination et soumis à un système de permis contraignant qui les lie à un employeur israélien en particulier, dans des conditions d’exploitation particulièrement rudes.
Comme l’explique Sharan Burrow: «Ces nouvelles mesures marquent un pas en avant. Il est inacceptable que près de 45 % des Palestiniens qui travaillent en Israël aient dû acheter un permis de travail auprès d’un intermédiaire et s’acquitter de 14 % de leur salaire pour couvrir les frais de recrutement. Ces "courtiers" frauduleux engrangent près de 256 USD par permis. Pour la seule année 2018, ce commerce illicite aura rapporté aux recruteurs intermédiaires quelque 119 millions USD. La mise en œuvre de ces nouvelles mesures sera un élément déterminant pour assurer leur efficacité.»
La CSI se félicite de ces réformes, qui témoignent d’une avancée dans la mise en œuvre des Principes généraux et directives opérationnelles concernant le recrutement équitable, définis par l’Organisation internationale du Travail (OIT).
En conclusion, Sharan Burrow souligne: «L’État accumule des millions de dollars en effectuant des prélèvements sur les rémunérations des salariés palestiniens qui travaillent en Israël. Il est inacceptable que l’État d’Israël ne prenne aucune mesure pour transférer ces fonds, en guise de sanction contre l’Autorité palestinienne. De plus, la complexité du système d’inscription des travailleurs empêche ces derniers de bénéficier de leurs prestations sociales.»
La reconnaissance de l’État de Palestine et la responsabilité des entreprises, en vertu du droit international, permettraient de mettre fin aux pratiques abusives et à l’exploitation des travailleurs palestiniens. Il est de la responsabilité de la communauté internationale de demander instamment aux gouvernements et aux entreprises de respecter le droit international.