Dans une lettre adressée au président du Kazakhstan, le secrétaire général de la CSI, Luc Triangle, exige l’abandon de toutes les sanctions à l’encontre des grévistes et l’adoption de toutes « les mesures nécessaires pour veiller à ce que ce conflit du travail soit réglé par la voie du dialogue social et conformément au principe de la liberté syndicale. ».
Le 11 décembre 2023, quelque 500 travailleurs du Syndicat des travailleurs du complexe pétrolier et énergétique ont entamé une grève dans l’entreprise West Oil Software dans le cadre d’un conflit du travail existant.
Le jour même de son déclenchement, un tribunal local a déclaré la grève illégale – une décision prise à huis clos et sans représentants syndicaux. Depuis lors, les grévistes et leur famille ont été victimes d’actes d’intimidation de la part de l’entreprise et des autorités locales. L’appel interjeté contre la décision du tribunal a été rejeté.
Le 13 janvier, sept grévistes ont été interrogés par la police et West Oil Softare a annoncé leur licenciement.
Droit de grève
Luc Triangle a déclaré: « De tels conflits du travail sont inévitables dans les secteurs pétrolier et gazier au Kazakhstan occidental, où prédominent l’externalisation et la sous-traitance.
« Toutefois, les mesures prises à l’encontre de ces travailleurs constituent une violation des engagements pris par le Kazakhstan au titre des conventions de l’OIT et créent un climat de peur et d’insécurité. Nous exhortons le gouvernement du Kazakhstan à respecter le droit des travailleurs à constituer des syndicats et le droit de grève, consacrés par les conventions ratifiées par le pays ».
La Commission d’experts pour l’application des conventions et recommandations de l’OIT n’a eu de cesse de critiquer la loi au Kazakhstan qui criminalise les travailleurs qui font grève.
Et de conclure: « Le gouvernement doit assumer sa responsabilité de promouvoir le dialogue social, la négociation collective et la liberté syndicale.
« La criminalisation persistante des grévistes et l’absence de mesures contre leur licenciement, à titre de représailles, par l’employeur indiqueront clairement que le gouvernement fait prévaloir la répression […] sur le respect des droits humains fondamentaux ».