Luc Triangle, secrétaire général par intérim de la CSI, a déclaré : « Les réfugiés ont non seulement le droit de travailler, mais ils ont également des droits en tant que travailleurs, qu’il s’agisse de la santé sur les lieux de travail, de l’équité salariale pour un travail de même valeur, ou encore, de la protection sociale. En tant que syndicats, nous nous tenons aux côtés des réfugiés et réitérons que nos portes leur sont ouvertes. »
Partout dans le monde, les persécutions, les conflits et les guerres poussent des millions de personnes à rechercher la sécurité en dehors de leur pays d’origine. Des dizaines de millions de personnes sont également forcées au déplacement dans leur propre pays. Le réchauffement de la planète a déjà fait des millions de réfugiés climatiques qui, privés de leurs moyens de subsistance, ont fui la mort ou la misère.
En 2022, le nombre de personnes réfugiées et forcées au déplacement a dépassé la barre des 100 millions.
- La grande majorité d’entre eux cherchent refuge dans les pays les moins riches : les pays à revenu faible et intermédiaire accueillent 74 % des réfugiés dans le monde ou d’autres personnes en demande d’une protection internationale.
- Les pays les moins développés offrent l’asile à 22 % du nombre total de réfugiés dans le monde.
- En vertu du Pacte mondial sur les réfugiés, les États se sont engagés à alléger les pressions exercées sur les pays d’accueil, mais le nombre de réinstallations demeure négligeable, tandis que le budget du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés souffre d’un sous-financement chronique.
Voir notre blog : L’impact des déplacements forcés sur les résultats du marché du travail en Jordanie.
Travail décent
Dans les pays de destination, les personnes réfugiées et déplacées rencontrent d’énormes difficultés pour accéder à un emploi décent. Dans certains d’entre eux, les réfugiés n’ont pas accès aux différents marchés du travail en raison de restrictions légales ou de procédures administratives trop coûteuses.
Ailleurs, dans les pays où de telles restrictions n’existent pas, les réfugiés doivent faire face à d’autres problèmes, notamment les barrières linguistiques, l’absence de reconnaissance de leurs qualifications et compétences, le manque de possibilités de formation et l’insuffisance ou l’absence de services publics pour la recherche d’emploi.
Les réfugiés sont d’autant plus menacés que les groupes politiques populistes de droite, qui ne cessent de gagner du terrain à travers le monde, alimentent la xénophobie et le racisme.
Ces obstacles au travail formel poussent les réfugiés à se tourner vers l’économie informelle, accentuant ainsi leur vulnérabilité aux situations d’exploitation. Les réfugiés travaillent majoritairement dans le secteur informel, exposés au manque criant d’emplois décents et à l’absence de protection sociale.
Dans le cadre de nos revendications pour un nouveau contrat social :
- Nous appelons à la création de 575 millions de nouveaux emplois et à la formalisation d’au moins 1 milliard d’emplois informels d’ici à 2030. Ces emplois doivent être accessibles aux réfugiés.
- Les gouvernements doivent lever toutes les barrières juridiques, administratives et pratiques empêchant les réfugiés de travailler dans la dignité. Il s’agit notamment de tous les obstacles à la liberté syndicale et à la négociation collective − deux éléments cruciaux pour permettre aux réfugiés de s’opposer à l’exploitation et de revendiquer leurs droits.
- Les pays où le nombre de réfugiés reste faible doivent soutenir ceux qui accueillent la majorité d’entre eux en augmentant drastiquement le nombre de lieux de réinstallation et en leur offrant la garantie d’un emploi décent.