Journée internationale des migrations – nouveau dossier de reportage de la CSI

«Dans le contexte actuel de pertes d’emploi massives, les travailleurs et travailleuses migrants, généralement confinés dans les secteurs les plus précaires et les moins protégés, sont les premiers à pâtir de la crise économique mondiale »

Mieux défendre les droits des migrants

Bruxelles, le 17 décembre 2009: «Dans le contexte actuel de pertes d’emploi massives, les travailleurs et travailleuses migrants, généralement confinés dans les secteurs les plus précaires et les moins protégés, sont les premiers à pâtir de la crise économique mondiale », dénonce Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. Certains pays ont mis en place des politiques visant à encourager le retour au pays des immigrés au chômage. Mais ces programmes ont généralement peu d’effets car, la situation économique étant aussi très peu propice dans leur pays d’origine, les migrant(e)s préfèrent rester. Sans travail, beaucoup se retrouvent alors sans autorisation de séjour, ce qui accentue encore leur vulnérabilité.

A l’occasion de la Journée internationale pour les migrants du 18 décembre, la CSI insiste sur l’urgente nécessité de mieux protéger les migrants contre les retombées de la crise et de mettre l’emploi décent au cœur des stratégies articulant migrations et développement. Lors du 3ème Forum mondial sur les migrations et le développement qui s’est tenu à Athènes en novembre 2009, le mouvement syndical international avait déjà insisté sur l’urgence d’aborder les phénomènes migratoires sous l’angle des droits des travailleurs et travailleuses migrants. La CSI se joint à la campagne mondiale marquant le 20ème anniversaire de l’adoption de la Convention des Nations Unies sur la Protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille en 1990.

Aux yeux du mouvement syndical international, les contributions positives des travailleurs migrants aux économies de leur pays d’origine et de destination doivent être reconnues et cette reconnaissance doit se concrétiser par un traitement plus équitable. Dans le cadre du combat syndical global pour une mondialisation plus juste et plus humaine, articuler migrations et développement durable constitue une priorité fondamentale pour promouvoir le travail décent pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses, migrants compris.

Dans le cadre des instruments de protection internationale de l’ONU et en particulier de l’OIT, les migrant(e)s doivent pouvoir exercer pleinement les droits à la liberté d’association et à l’organisation syndicale dont ils sont trop souvent privés. Ils doivent aussi bénéficier d’une protection sociale adéquate, ainsi que de procédures de recrutement plus éthiques.

Pour la CSI, la lutte contre les discriminations est une priorité d’action, qui doit pleinement intégrer la dimension de genre. Les femmes travailleuses migrantes représentent en effet une proportion importante, croissante, et particulièrement discriminée de la main-d’œuvre migrante. Elles constituent aussi la grande majorité des victimes de trafics en tous genres.

En décembre 2006, la CSI a mis sur pied "un plan d’action" concret en vue de mieux organiser les migrants, de défendre et promouvoir leurs droits et d’améliorer leurs conditions de travail, au sein du mouvement syndical en insistant notamment sur le cadre des négociations collectives, mais aussi en partenariat avec les ONG et autres acteurs de la société civile concernés.

Dans le cadre du renforcement de la solidarité Sud/Sud, la CSI a lancé trois accords de partenariat entre des affiliées de différentes régions. Avec le soutien de LO-TCO Suéde, ces trois projets pilotes concernent l’Indonésie(SPSI) et la Malaisie(MTUC), le Sénégal(CNTS) et la Mauritanie(CGTM), le Nicaragua (CST,CUS, CUSa) et le Costa Rica (CNTR). Des centres d’information et de soutien en faveur des travailleurs migrants ont été mis en place en Malaisie par la MTUC, en Mauritanie par la CGTM et au Costa Rica par la CTRN. D’autres affiliés prennent des initiatives en ce sens, à l’exemple de la CGT Colombienne.

Dans de nombreux syndicats, surtout en Europe et en Amérique du Nord, des projets implantés de longue date et des campagnes de mobilisation visent à assurer la pleine intégration des travailleurs migrants et de leurs familles. Pour illustrer cette mobilisation syndicale, La CSI publie un nouveau dossier de reportage qui met en lumière les résultats encourageants du projet de coopération syndicale entre la Mauritanie et le Sénégal en faveur des travailleurs et travailleuses migrants.

La protection des travailleurs et travailleuses migrants sera un des thèmes phares du prochain Congrès de la CSI qui se tiendra à Vancouver (Canada) du 21 au 25 juin 2010. D’ici là, le mouvement syndical international, tout comme de nombreux affiliés nationaux dans différentes régions du monde, mène campagne avec vigueur pour l’adoption par l’OIT d’une nouvelle convention internationale couvrant spécifiquement les droits des travailleurs et travailleuses domestiques.


La CSI représente 175 millions de travailleurs dans 155 organisations affiliées dans 311 pays et territoires. http://www.youtube.com/ITUCCSI

Pour plus d’informations, veuillez contacter le Service Presse de la CSI au: +32 2 224 0204 ou au +32 476 62 10 18.

Photo: TURKAIRO