Indignation internationale au lendemain d’une violente répression de la liberté syndicale au Chili

La CSI se joint à la communauté internationale condamnant le gouvernement chilien pour avoir violemment réprimé une manifestation organisée hier dans la capitale Santiago. Plusieurs syndicalistes comptent parmi les personnes agressées et arrêtées par les forces de police au cours de la manifestation pacifique organisée mardi.

Des milliers de personnes sont descendues dans les rues le 5 septembre 2019 pour répondre à l’appel lancé par une alliance de 60 organisations de la société civile, parmi lesquelles des organisations syndicales, environnementales, féministes et de défense des droits des populations autochtones, afin de dénoncer le remaniement politique antisyndical et régressif sur le plan social proposé par le gouvernement Piñera, qui entraînera le démantèlement du système de protection des travailleurs et une réduction de l’accès à la santé, à l’éducation et à la protection sociale.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI a réagi à ces derniers événements: «Cette répression démontre clairement les intentions du gouvernement Piñera, qui pense pouvoir étouffer la voix du peuple en lançant sur les manifestants ses forces de l’ordre lourdement armées. La liberté syndicale joue un rôle crucial dans les échanges permettant de définir des politiques inclusives et d’aboutir à un consensus social. Cette attaque est un affront aux processus démocratiques de nos sociétés, qui ne peut demeurer impuni. La violence qui caractérise la volonté permanente de ce gouvernement de déconstruire les infrastructures sociales de la population n’est plus un secret pour personne.»

Le Chili doit prochainement accueillir deux événements internationaux majeurs: la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP25) et le Forum de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique. Il est manifeste que les agissements du gouvernement chilien représentent une réelle source de préoccupation à l’approche de ces deux événements.

Nombreux sont les rapports qui signalent que les agressions de la police ont commencé dès le début de la manifestation, faisant plusieurs blessés et donnant lieu à diverses arrestations. Parmi les manifestants interpellés, figuraient le secrétaire général du CUT Chili Nolberto Diaz et la vice-présidente Tamara Muñoz, membre du Conseil général de la CSI. La police a ensuite tenté de pénétrer dans les bureaux du CUT Chili. Les deux responsables syndicaux arrêtés ont été libérés de nombreuses heures plus tard sans aucune charge retenue contre eux.

Sharan Burrow poursuit: «Le gouvernement Piñera semble incapable d’engager le dialogue social. Cette réponse violente aux préoccupations légitimes de la population chilienne confirme un recours à la répression de plus en plus fréquent de la part du gouvernement. Comme le résume à juste titre le slogan de la manifestation, la population a décidé d’unir ses forces car elle ne supporte plus de voir un gouvernement privilégier ses élites au détriment de la majeure partie de la société.»