Îles Salomon : Piètre performance au plan des normes fondamentales de l’OIT

Un nouveau rapport de la CSI sur les normes fondamentales du travail dans les Îles Salomon, publié simultanément à l’examen de la politique commerciale de l’archipel par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), attire l’attention sur la non-ratification par le gouvernement de sept des huit conventions fondamentales de l’OIT.

Bruxelles, le 5 mai 2009: Un nouveau rapport de la CSI sur les normes fondamentales du travail dans les Îles Salomon, publié simultanément à l’examen de la politique commerciale de l’archipel par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), attire l’attention sur la non-ratification par le gouvernement de sept des huit conventions fondamentales de l’OIT.

Le rapport précise que les droits des travailleurs d’organiser et de négocier collectivement sont reconnus aux termes de la législation mais que ces droits ne sont pas toujours protégés dans la pratique. Des actes de violence, y compris des voies de fait contre des travailleuses et des travailleurs ont été dénoncés, notamment dans l’industrie extractive. En mars 2009, des mineurs de l’entreprise Gold Ridge Mining Company se sont mis en grève pour protester contre les conditions de travail précaires et dangereuses auxquelles ils ont affirmé être exposés, y compris la manipulation et le ramassage de cyanure en l’absence d’équipement de protection individuelle. Dans son rapport, la CSI appelle le gouvernement à prendre des mesures effectives pour mettre un terme à la violence contre les travailleurs et, à la place, promouvoir activement la négociation collective.

Le rapport attire plus particulièrement l’attention sur la discrimination à laquelle se trouvent confrontées les femmes. La majorité des femmes sont sans emploi ; par ailleurs, elles se trouvent généralement confinées dans des emplois faiblement rémunérés et peu qualifiés. D’autre part, le fait qu’une majorité de femmes soit illettrée donne la mesure de la discrimination criante à laquelle les femmes se voient confrontées dans l’accès à l’éducation et la formation. Dans ses conclusions, le rapport souligne l’échec du gouvernement à s’attaquer efficacement au problème de la discrimination de genre.

Si la loi fixe des limites d’âge et interdit l’embauche de mineurs dans certaines professions, son application demeure aléatoire. Il incombe au gouvernement de prendre des dispositions supplémentaires pour réduire le nombre d’enfants travailleurs. A ce titre, il est souligné que l’éducation dans les Îles Salomon n’est pas obligatoire et que peu de ressources sont dévolues aux enquêtes sur les cas de travail des enfants. D’après les estimations de l’OIT, le travail des enfants toucherait environ 13.000 enfants d’entre 10 et 14 ans (6000 filles et 7000 garçons), soit 24% de cette catégorie d’âge. Le rapport conclut que le travail des enfants, notamment sous ses pires formes, représente un problème considérable dans les Îles Salomon.

Il souligne, notamment, qu’en vertu de la législation actuellement en vigueur, l’exaction du travail forcé ne constitue pas une infraction punissable. La plupart des cas de travail forcé se concentrent dans le secteur des plantations.

Pour conclure, le rapport appelle le gouvernement des Îles Salomon à ratifier et à appliquer pleinement chacune des sept Conventions fondamentales de l’OIT qu’il n’a pas encore ratifiées, en plus des autres conventions de l’OIT.

Pour lire le texte intégral du rapport (en anglais)

Photo: erjprunck’s


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