Quarante-sept défenseurs de la démocratie, parmi lesquels Carol Ng, présidente de la Confédération des syndicats de Hong Kong (HKCTU), et Winnie Yu, présidente de l’Alliance des employés de l’Autorité hospitalière (HAEA), ont été arrêtés sous l’accusation de « conspiration à des fins de subversion » pour avoir participé à des élections préliminaires en 2020 visant à sélectionner des candidats aux élections du Conseil législatif.
Quatorze d’entre eux qui avaient plaidé non coupables, dont Winnie Yu, ont été condamnés la semaine dernière.
Le secrétaire général de la CSI, Luc Triangle, a déclaré : « Nous réclamons la libération immédiate de tous les syndicalistes, dirigeants syndicaux et militants arrêtés sans motif valable en vertu de cette loi injuste. La poursuite de syndicalistes, sous couvert de la sécurité nationale, pour avoir exercé leurs activités en toute légitimité est une violation flagrante des normes internationales du travail. »
Depuis son entrée en vigueur le 1er juillet 2021, la NSL est utilisée par les autorités pour restreindre drastiquement les droits des travailleurs et des syndicats :
- Au total, 292 personnes ont été arrêtées, 195 ont fait l’objet de poursuites et 71 ont été condamnées.
- Carol Ng et Winnie Yu sont maintenues en détention depuis plus de trois ans sans possibilité de remise en liberté sous caution.
- Les syndicats HKCTU et HAEA ont été contraints à la dissolution en 2021 et 2022 en raison de cette même loi répressive.
- Le Comité de la liberté syndicale de l’OIT (CLS) a exigé à maintes reprises la libération de Carol Ng et Winnie Yu, déclarant que leur détention prolongée constitue une entrave à l’exercice de leurs droits syndicaux.
Luc Triangle poursuit : « Nous exigeons la libération immédiate de Carol Ng, de Winnie Yu et de tous les autres syndicalistes détenus arbitrairement. Les droits syndicaux sont des droits humains : ce sont des droits démocratiques fondamentaux qui doivent être défendus. »
En 2021, la Commission d’experts de l’OIT pour l’application des conventions et recommandations (CEACR) a demandé instamment au gouvernement de Hong Kong de veiller à ce que les activités syndicales puissent se dérouler sans crainte d’être arrêté ou poursuivi en justice. Elle a également appelé à évaluer l’impact de la NSL sur les droits des travailleurs.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a également exprimé son inquiétude concernant les procès et arrestations en cours, rappelant que la détention de syndicalistes en l’absence de procès contrevient aux principes de la liberté syndicale.
Luc Triangle conclut : « La CSI reste solidaire des travailleurs de Hong Kong et appelle la communauté internationale à enjoindre les autorités hongkongaises de respecter les droits fondamentaux des travailleurs et des syndicalistes. »