Guatemala : A bas l’impunité !

Hier s’est clôturée au Guatemala la Conférence syndicale internationale sur le rôle des organisations syndicales dans la lutte contre l’impunité.

Bruxelles, le 1er février 2008: Hier s’est clôturée au Guatemala la Conférence syndicale internationale sur le rôle des organisations syndicales dans la lutte contre l’impunité. La rencontre était co-organisée par la CSI, ses organisations régionales ORIT et CLAT, ses organisations affiliées au Guatemala, CGTG et CUSG, et la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF). Le président guatémaltèque Alvaro Colom avait présidé à l’ouverture de cette conférence internationale. A la clôture de l’événement, la déclaration de la Conférence a été officiellement remise au président de la République, à travers le ministre du Travail et de la Protection sociale, Edgar A. Rodriguez.

La Conférence avait pour objectifs l’élaboration et l’application de stratégies politiques et syndicales à l’appui des normes fondamentales du travail, le renforcement de la capacité des syndicats à combattre l’impunité et l’ouverture d’enquêtes exhaustives concernant les meurtres de syndicalistes, afin que les responsables soient traduits en justice et condamnés aussi rapidement que possible.

Le Guatemala compte parmi les pays les plus dangereux du monde pour les syndicalistes. Cette triste réalité s’est une fois de plus vue confirmer à la veille de la Conférence, lorsque deux hommes armés ont attaqué le siège de la confédération CGTG. Les deux individus n’ont pas hésité à user de menaces de mort pour obtenir l’ouverture d’un des bureaux syndicaux, d’où ils ont emporté 2 ordinateurs contenant des informations importantes.

Dans ses conclusions, la Conférence a insisté pour que toute la lumière soit faite sur les meurtres de Pedro Zamora, Marco Tulio Ramirez, Raul Castro Bosel et Rosalio Gonzalez Villatoro, tous assassinés durant les 12 derniers mois pour être des dirigeants syndicaux. La Conférence concorde avec les vues exprimées par le président Colom concernant le besoin impératif d’établir des bases solides pour un dialogue social, comme mécanisme générateur de confiance entre les interlocuteurs sociaux. Elle a également insisté sur l’importance d’une inspection du travail renforcée.

Pour sa part, la communauté internationale a été appelée à réitérer son soutien politique et matériel à la Commission interaméricaine contre l’impunité au Guatemala (CICIG), qui bénéficie du soutien de l’ONU. Carlos Castresana, directeur de la CICIG, a fait une forte impression sur les déléguées et délégués présents à la Conférence.

Face au nombre sans cesse croissant d’assassinats de femmes au Guatemala et en Amérique centrale en général, le mouvement syndical s’est engagé à inclure la lutte contre le « gynocide » parmi ses priorités d’action.

Au cours de la Conférence, le mouvement syndical a attiré l’attention sur la nécessité de mettre en oeuvre une campagne internationale au Guatemala et en Amérique centrale pour renforcer le droit à la liberté syndicale et à la négociation collective établis en vertu des Conventions nº 87 et nº 98 de l’OIT.

« La lutte contre l’impunité revêt une importance fondamentale », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI, avant d’ajouter : « Cette lutte doit commencer par le renforcement de l’Etat de droit au Guatemala. »

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