Par Gianni Aliotti, ISCOS CISL
Le premier projet, intitulé « Développement durable à la frontière amazonienne brésilienne », a été réalisé en 2010 dans 25 communautés de la municipalité de Benjamin Constant. Le ministère italien des Affaires étrangères l’avait cofinancé et soutenu par l’association du diocèse de l’Alto Solimões, dirigée par l’évêque de l’époque, Don Alcimar Caldas Magalhães. Les objectifs et les résultats de ce premier projet ont contribué à améliorer les conditions économiques, environnementales, sociales et sanitaires de près de 4 500 personnes.
Dans le but de prévenir les maladies infectieuses causées par le manque d’eau potable, ce projet a permis l’installation de machines de traitement d’eau alimentées par des panneaux solaires. Dans le domaine de la production, le projet était axé sur la souveraineté alimentaire des communautés - agriculture familiale et pisciculture - et sur l’économie solidaire. Une banque de semences et un centre artisanal local ont ainsi été créés. Tout cela s’est fait dans le cadre d’une vision du respect de l’environnement, de la conservation de la forêt tropicale et du patrimoine de la biodiversité.
Récolter les bons résultats
Après la conclusion positive de ce projet en 2013, les actions de coopération d’ISCOS CISL dans la région se sont poursuivies jusqu’en 2016 avec un deuxième projet intitulé « Bem Viver - - perspectives du développement endogène en Amazonie », cette fois financé par EuropeAid, l’agence de coopération de l’Union européenne, qui cofinance également le projet actuel « Région durable et participative de l’Alto Solimões pour la région méso-amazonienne », fondé sur l’expérience de projets antérieurs.
Si « Bem Viver » assurait la continuité des objectifs d’amélioration des conditions de vie des habitants d’Alto Solimões en renforçant les espaces d’autogestion et en augmentant les revenus des familles en menant des processus de formation itinérants favorisant l’échange de pratiques. Le projet « Région durable Solimões », a permis d’acquérir des connaissances sur la création de valeur ajoutée par la transformation des produits agricoles et le marketing direct, ainsi qu’a renforcé la dimension associative de la connaissance des communautés des secteurs agricole et alimentaire et leur impact sur les politiques publiques. Les bénéficiaires directs de ces actions sont environ 2 500 personnes, tandis que les bénéficiaires indirects sont plus de 30 000, avec des retombées positives dans l’ensemble de la région.
Créer une alternative durable
L’action d’ISCOS CISL à Alto Solimões constituait en fait une alternative à un modèle de développement prédateur et destructeur représenté par l’exploitation illégale de bois précieux et l’avancée de la "frontière agricole" comme le bétail, l’expansion des monocultures telles que le soja et le maïs, ainsi que la production de charbon de lignite.
Les syndicats s’opposent au modèle « extractiviste » et prédateur encouragé par le nouveau gouvernement brésilien avec des politiques favorisant les grands propriétaires et axées sur l’agroalimentaire ont de graves conséquences pour les droits des peuples et des communautés autochtones et rurales ainsi que pour l’équilibre des écosystèmes de la forêt amazonienne et pour le réchauffement climatique de la planète.
Pour plus d’informations
- Vidéo: Développement durable à la frontière de l’Amazonie brésilienne
- Vidéo: Projet "Bem vivir en Alto Solimões "
- Télécharger le livre sur le projet "Ben vivir" en PDF
- Visiter la section web d’ISCOS CISL sur l’Amazonie
Photo: Communauté rurale à Alto Solimões