Colombie : la CSI réclame des élections présidentielles libres et équitables

photo: Juan Barreto AFP

La CSI a exprimé ses plus vives inquiétudes concernant de graves allégations d’actes d’ingérence illégaux dans le processus électoral, commis par plusieurs employeurs colombiens.

Selon plusieurs plaintes parvenues à la CSI, des travailleurs auraient été menacés de licenciement au cas où ils voteraient pour des candidats non soutenus par leurs patrons. Ces plaintes ont été rendues publiques par les affiliés colombiens de la CSI (la CUT et la CTC), ainsi que par plusieurs membres du Congrès, les médias et la Mission d’observation électorale (MOE).

Comme le souligne Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI : « Nous rejetons catégoriquement tout acte qui viole la législation du travail et le droit pénal. Les entreprises doivent toujours respecter les choix et les convictions politiques de leurs travailleurs et non pas leur imposer une option politique en particulier. »

La législation colombienne fixe clairement les normes électorales : les employeurs doivent fournir toutes les garanties à leurs travailleurs pour qu’ils puissent exercer librement leurs droits démocratiques et leur accorder le temps libre nécessaire pour aller voter. Le premier tour des élections présidentielles est prévu le dimanche 29 mai prochain.

Sharan Burrow ajoute : « Nous sommes inquiets de constater que ni le ministère colombien du Travail ni le bureau du procureur général ne mènent une enquête concernant ces actes illégaux. Nous déplorons également que la principale organisation patronale colombienne n’ait pas encore condamné ces menaces proférées par ses propres affiliés. »

Une mission composée des membres de la TUCA, l’organisation régionale de la CSI, et de diverses fédérations syndicales doit se rendre à Bogotá dans les prochains jours pour observer les élections. Des missions de surveillance sont également organisées par les syndicats espagnols, britanniques et irlandais.