Audiences de la société civile aux Nations Unies en vue de la 3e Conférence internationale sur le financement pour le développement, New York, les 8 et 9 avril 2015

Par Marita González (CTA Internacional, Argentine)

Les 8 et 9 avril 2015, le Réseau syndical de coopération au développement (RSCD) a participé aux audiences de la société civile en vue de la 3e Conférence internationale sur le financement pour le développement qui aura lieu à Addis Abeba en juillet de cette année. À cette occasion, le RSDC a exprimé la nécessité de mobiliser des ressources nationales pour la fourniture de services publics et a lancé un appel en faveur d’une plus grande cohérence internationale afin de veiller à ce que les gouvernements nationaux disposent d’une marge de manœuvre suffisante pour accroître progressivement leur assiette fiscale.

En matière de financement public international, les différents acteurs de la société civile étaient d’accord pour exiger la réalisation des engagements d’aide publique au développement et pour en finir avec la tendance à la baisse de l’aide aux pays les moins avancés. Il a été souligné que le recours à des fonds publics, y compris l’aide publique au développement, pour soutenir les financements privés comporte des risques. Pour autant, il est nécessaire de garantir la transparence et le caractère inclusif et responsable vis-à-vis des gouvernements des pays en développement et de la société civile des mécanismes de financement combinés. Par ailleurs, le besoin de convenir d’une réglementation appropriée et d’un dispositif de responsabilisation a été souligné au moment de promouvoir des associations (partenaires) auprès de diverses parties prenantes, et de veiller à ce qu’ils satisfassent aux objectifs et aux bénéficiaires.

On a pu noter l’unanimité des participants face à l’inquiétude liée au processus de la Conférence internationale sur le financement pour le développement au vu de la prééminence que le secteur privé acquiert, et surtout le rôle des grandes sociétés multinationales.

Les orateurs ont réclamé de la précision de la part des États membres dans le document sur le financement du développement au sujet de la nécessité d’établir un cadre des Nations Unies pour la restructuration des dettes souveraines et du souhait d’adopter les principes de la CNUCED sur les prêts responsables.

Cette expérience de dialogue du Réseau syndical de coopération au développement, en accord avec d’autres organisations et mouvements sociaux, rend compte du travail de plaidoyer mené par la Confédération syndicale internationale. Il reste toutefois à voir si les gouvernements et les instances de gouvernance mondiales s’appuieront sur ces audiences pour démocratiser les thèmes concrets de développement et les rendre participatifs, et ainsi faire participer tous les acteurs et les gouvernements aux actions communes pour parvenir à un monde plus juste.

Lisez le discours de Marita González ici.