Albanie : Exploitation des enfants – les efforts doivent redoubler

La CSI a publié, parallèlement à l’examen par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) de ses politiques commerciales, un rapport sur les normes fondamentales du travail en Albanie qui a conclu que l’Albanie devait redoubler d’efforts pour se conformer aux engagements pris lorsqu’elle a rejoint l’OMC.

Bien que l’Albanie ait ratifié les huit Conventions fondamentales du travail de l’OIT, elle impose encore des restrictions en matière de droit de grève pour les fonctionnaires. De plus, les militaires et les fonctionnaires gouvernementaux n’ont pas le droit d’adhérer à des syndicats. Ce rapport conclut que la discrimination exercée à l’encontre des syndicats est problématique. En réponse à une législation récemment adoptée en matière d’expropriation des biens des syndicats, les deux organisations affiliées à la CSI (KSSH et BSPSH) ont donc envoyé une lettre de réclamation officielle au Comité de liberté syndicale de l’OIT afin d’expliquer que les projets du gouvernement visant à nationaliser les sièges des syndicats violent les Conventions 87 et 98.

Dans le domaine de la discrimination à l’emploi, ce rapport souligne que le principe de salaire égal à travail égal n’est pas appliqué et que les femmes hautement qualifiées sont souvent victimes de discrimination et doivent se résoudre à travailler dans un domaine qui n’est pas le leur.

L’Albanie figure parmi les pays d’Europe centrale et orientale les plus durement touchés par l’exploitation des enfants, à la fois sur le territoire national et à l’étranger par le biais du trafic. Selon ce même rapport, le Code du travail autorise les enfants âgés de 14 à 16 ans à exercer ce qu’on appelle des « emplois faciles » alors que les enfants âgés de plus de 16 ans peuvent être employés pour des travaux difficiles ou dangereux dans l’agriculture, le bâtiment ou l’industrie.

Une partie de ce problème réside aussi dans le faible taux de scolarisation et le taux élevé de décrochage scolaire chez les enfants pauvres, principalement issus de la communauté rom. On estime à 50 000 le nombre d’enfants travaillant à temps plein ou à temps partiel. Ce rapport recommande que le gouvernement instaure un système de protection des enfants efficace et prenne toutes les mesures nécessaires afin de permettre à ceux qui travaillent de retourner à l’école.

Pour finir, dans le domaine du respect des normes de l’OIT en matière de travail forcé, ce rapport évoque avec inquiétude le fait que le travail forcé existe toujours et que les femmes et les jeunes filles sont victimes de trafic dans le cadre d’une exploitation sexuelle commerciale.

Pour lire le rapport dans son intégralité


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Photo: Ali Begeja