Le groupe se composait de Christy Hoffman (secrétaire générale d’UNI Global Union), d’Atle Høie (secrétaire général d’IndustriALL Global Union) et de Paul Nowak (secrétaire général de la confédération syndicale britannique TUC).
Luc Triangle a déclaré : « Nous venons en Ukraine pour rappeler que nous sommes tous pleinement solidaires de la population ukrainienne. L’invasion brutale et illégale orchestrée par la Russie ne pourra jamais être justifiée, et nous condamnons avec la plus grande fermeté cette agression, ainsi que les violences et les meurtres.
« Des milliers de personnes ont été tuées, une multitude d’autres ont été obligées de fuir le pays et de nombreux citoyens vivent dans des zones temporairement occupées par l’agresseur, où les violations du droit international, notamment le droit de choisir librement un syndicat, sont une réalité quotidienne.
« Dans ce contexte, les efforts des syndicats ukrainiens pour apporter une aide humanitaire vitale sont admirables. Ce sont de véritables piliers de résilience et d’espoir, qui organisent une assistance capitale. Nous les accompagnons dans leur lutte pour la liberté, la justice et la démocratie.
Soutien aux travailleurs en danger
Pour témoigner de la solidarité de la CSI avec les travailleurs qui risquent leur vie tous les jours, la délégation a visité une centrale électrique gravement endommagée par un tir de missile russe, où elle a rencontré des travailleurs et leurs représentants syndicaux. Luc Triangle a précisé : « Ce qui s’est passé ici est un exemple manifeste de ciblage des infrastructures essentielles pour rendre la vie quotidienne encore plus difficile. Les travailleurs ukrainiens et leurs syndicats déploient des efforts extraordinaires.
« Ils assurent les services essentiels, l’énergie et l’approvisionnement des villes et des citoyens. Ils risquent leur vie au travail, alors que l’armée russe continue d’attaquer des sites civils. La centrale électrique figure parmi les centaines de lieux de travail où les travailleurs ukrainiens font preuve d’héroïsme chaque jour. »
Compte tenu de ces attaques fréquentes contre des lieux de travail, l’aide psychosociale devient de plus en plus nécessaire pour les travailleurs et la population.
La délégation a rencontré des délégués des deux affiliées ukrainiennes de la CSI, la FPU et la KVPU, afin de savoir ce que la guerre implique pour elles et leurs membres, et de discuter de leurs préoccupations vis-à-vis de la nouvelle législation du gouvernement sur le travail.
Politiques antisyndicales
La CSI déplore et critique vivement le fait que le gouvernement ukrainien utilise la loi martiale pour imposer des politiques qui menacent les droits fondamentaux des travailleurs et des syndicats. Les modifications apportées à la législation fragilisent la négociation collective, restreignent les protections des travailleurs lors des processus d’embauche et de licenciement, et perturbent le déroulement du dialogue social.
La délégation a rencontré de hauts responsables politiques au Parlement pour discuter de ces questions, notamment Oleksandr Kornienko (premier vice-président de la Verkhovna Rada, le Parlement ukrainien) et Ioulia Tymoshenko (ancienne première ministre et actuelle cheffe de l’opposition).
Travail décent pour la reconstruction du pays
Le groupe a ensuite visité le bureau de l’OIT à Kiev et a fait part de son total soutien au travail de l’OIT en Ukraine pour veiller à ce que les principes du travail décent soient au centre des efforts internationaux de reconstruction du pays.
La délégation de la CSI a déclaré : « Les droits des travailleurs doivent être une priorité. Le gouvernement devrait s’inspirer des travaux de l’OIT pour intégrer des pratiques de travail équitables aux bases mêmes du rétablissement de l’Ukraine après la guerre, afin de mettre en place un marché du travail résilient, juste et équitable. »
Au cours d’un échange avec les dirigeants des fédérations d’employeurs ukrainiennes, la délégation de la CSI a affirmé qu’il était nécessaire que les syndicats participent pleinement au processus de reconstruction, rappelant les positions antérieures du mouvement syndical mondial.
À la fin de la mission, la délégation a visité Ohmatdyt, le plus grand hôpital pour enfants de l’Ukraine, où la plupart des patients reçoivent des soins en lien avec les conséquences de la guerre. La délégation de la CSI a rendu hommage au remarquable travail quotidien du personnel médical et des services d’urgence, qui aident les victimes les plus vulnérables face à cette agression inacceptable.
Luc Triangle a conclu : « La CSI va continuer de condamner l’agression russe contre une Ukraine libre et indépendante. Rien ne justifie cette guerre, ni maintenant, ni dans le futur, ni en se référant à l’histoire.
« L’Ukraine est confrontée à plus de cinq millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, six millions de réfugiés qui ont temporairement quitté le pays, plus de sept millions de personnes vivant dans la pauvreté et près de 18 millions de personnes en difficulté.
« La CSI soutient les syndicats ukrainiens dans leurs efforts pour venir en aide aux personnes et aux travailleurs qui sont dans le plus grand besoin. La CSI est également aux côtés des syndicats ukrainiens qui participent activement à l’instauration d’un présent et d’un avenir où les droits des travailleurs ne sont pas les victimes du conflit, mais une pierre angulaire sur la voie de la dignité, de la reconstruction et de la stabilité. »