Ce dernier a été condamné à 12 mois de prison et à une amende de 400 000 ariary malgaches (92 USD), un montant représentant environ 75 % du salaire mensuel à Madagascar, pour avoir publié un article sur les réseaux sociaux. La CSI continue de réclamer sa libération inconditionnelle.
M. Sento a été élu représentant syndical le 16 juin 2022 au nom des travailleurs de l’entreprise textile E-Toile SA – une filiale du groupe européen ALSICO.
Dans le cadre de ses activités syndicales, M. Sento a publié sur son compte Facebook les résultats de quatre réunions avec la direction de l’entreprise en juin et juillet.
Le 28 août 2022, M. Sento a été emmené dans un centre de détention pour « publication de ses points de vue sans l’aval de l’entreprise ».
La CSI a adressé une lettre au Premier ministre malgache, Christian Louis Ntsay, pour demander la libération de M. Sento. Pour toute réponse, le gouvernement s’est limité à réduire sa peine de prison de 12 à 8 mois. La CSI condamne une telle criminalisation des négociations collectives.
Droits syndicaux
La présidente de la CSI, Akiko Gono, a déclaré : « L’arrestation et la détention de M. Sento pour avoir exercé ses droits syndicaux sont contraires aux obligations de Madagascar en vertu de la convention 87 et des principes de la liberté d’association de l’OIT. Il doit être libéré immédiatement, avec abandon de toutes les charges retenues contre lui. »
« La liberté d’opinion et d’expression et, en particulier, le droit de ne pas être poursuivi pour ses opinions, sont des corollaires essentiels de la liberté syndicale. »
« Les travailleurs, les employeurs et leurs représentants doivent avoir le droit d’exercer leur liberté d’opinion et d’expression dans le cadre de leurs réunions, de leurs publications et, bien entendu, de leurs activités syndicales, y compris sur les réseaux sociaux. »
« Il s’agit d’un élément fondamental de la liberté d’association : les autorités doivent garantir ce droit et ne peuvent entraver indûment l’exercice légal de ce dernier. »
« La communauté syndicale mondiale exige le respect de ce droit, ainsi que la libération de M. Sento. »