La COP27 établit un programme de travail sur la transition juste centré sur le dialogue social et la protection sociale

photo: Mohamed Abdel Hamid Anadolu Agency via AFP

Le mouvement syndical mondial reconnaît les efforts réalisés par toutes les parties à la COP27 pour conclure un accord à l’issue de négociations compliquées.

Les gouvernements de l’hémisphère sud ont enfin obtenu un accord pour lequel ils se battent depuis longtemps sur la création d’un fonds destiné à compenser les « pertes et préjudices » occasionnés par les phénomènes dus au changement climatique dans les pays en développement. La difficulté consiste maintenant à fournir le financement nécessaire pour ce fonds et faire en sorte que cet accord soit opérationnel d’ici à la COP28.

Le mouvement syndical salue l’établissement d’un programme de travail sur la transition juste. Le « Plan de mise en œuvre de Charm el-Cheikh » affirme que la transition juste repose sur le dialogue social.

Sharan Burrow, la secrétaire générale sortante de la CSI, a déclaré : « Les travailleurs doivent avoir une place autour de la table pour discuter d’une transition qui stabilise la planète, les économies et nos sociétés. Les plans de transition doivent prendre en compte à la fois les plans pour le climat et pour l’emploi. Dans cette perspective, les syndicats doivent participer à ce processus et se l’approprier, faute de quoi nous risquons d’attiser les craintes des personnes qui se sentent laissées de côté et exclues des prises de décision. »

L’intégration de la protection sociale est une avancée majeure

Eric Manzi, le secrétaire général adjoint de la CSI-Afrique, a ajouté : « Pour renforcer la résilience des travailleurs, des familles et des communautés, il est nécessaire d’instaurer des systèmes de protection sociale complets et universels. Nous avons besoin de financements pour garantir que ces systèmes puissent proposer des prestations de chômage et dispenser des services de santé fondamentaux.

« En Afrique, il est absolument nécessaire de disposer de fonds pour financer la formation professionnelle sur la transition et veiller à ce que les emplois informels deviennent des emplois décents formels assortis de protection sociale. C’est ainsi que nous aiderons les travailleurs, aussi bien dans les pays pauvres que dans les pays riches. »

Les syndicats regrettent l’absence d’engagements de la part des pays pour respecter les droits du travail et les droits humains. Les droits de liberté syndicale, de négociation collective et de santé et sécurité au travail sont essentiels pour assurer une transition juste.

Le mouvement syndical est particulièrement préoccupé par la réticence des pays à garantir spécifiquement le respect des droits humains. Les politiques ambitieuses pour le climat ne peuvent porter leurs fruits qu’avec la certitude que les droits de chacun seront respectés.

Quant à l’atténuation du changement climatique, le résultat est très décevant. En effet, les pays font actuellement marche arrière par rapport à l’engagement qu’ils avaient pris à la COP26 en Écosse de réduire progressivement le recours au charbon. L’attention porte sur les énergies à « faible émission » au lieu de se concentrer pleinement sur les énergies renouvelables.

Sharan Burrow a précisé : « En ce qui concerne les mécanismes du marché, nous observons un démantèlement incessant des objectifs de l’Accord de Paris, face aux propositions permettant la pratique du double comptage ou les technologies intenables d’élimination du carbone. La priorité de la COP28 est de revoir à la hausse les ambitions relatives à l’atténuation du changement climatique. Il s’agit maintenant de savoir comment la future présidence de la COP28, assurée par les Émirats arabes unis, traitera cette question. »