Journée mondiale de la justice sociale

photo: ILO: Crozet M

La Journée mondiale de la justice sociale nous rappelle qu’il est urgent de lutter contre la cupidité des entreprises et d’imposer les riches pour le bien du plus grand nombre.

La CSI exhorte la communauté internationale et les gouvernements nationaux à combattre la cupidité des entreprises, l’évasion fiscale et la fraude fiscale, les prix excessifs des denrées alimentaires et des combustibles, le vol des salaires et l’économie informelle persistante qui prive deux milliards d’individus de protection sociale.

Au nom des travailleurs et des travailleuses, nous demandons des impôts progressifs, des salaires plus élevés et des droits de négociation collective plus forts, notamment le droit de grève, qui font partie du socle de protection sociale visant à endiguer la pauvreté croissante et à favoriser l’égalité pour tous et toutes.

Dans le cadre de la Coalition mondiale pour la justice sociale, que le directeur général de l’OIT Gilbert Houngbo établira cette année, et du consensus de plus en plus soutenu à l’égard d’un Sommet social mondial des Nations Unies en 2025, la CSI souligne le rôle que peuvent jouer :

  • Des syndicats plus puissants.
  • L’investissement dans les compétences.
  • L’investissement dans les infrastructures.
  • L’investissement dans l’économie des soins, qui, même modeste, permettrait de créer 280 millions d’emplois d’ici à 2030 et d’augmenter de 78 % le taux d’emploi des femmes.
  • Un meilleur accès aux soins, à l’éducation, à la santé et aux transports, en développant des services publics de qualité.

Pour mettre en œuvre ce programme de changement positif, il est nécessaire de promouvoir le travail décent, de lutter contre la crise mondiale de l’endettement, de réduire l’écart salarial entre hommes et femmes – les femmes gagnent toujours 20 % de moins que les hommes à travers le monde –, et d’augmenter les impôts des entreprises et des particuliers fortunés.

« Les responsables politiques, les gouvernements et les institutions financières doivent imposer les riches pour avantager les autres », a déclaré Owen Tudor, le secrétaire général adjoint de la CSI. « Une multitude de pauvres devront continuer de se battre pour s’en sortir tant que nous n’empêcherons pas les prix prédateurs, que nous ne taxerons pas les riches et que nous ne mettrons pas fin au vol des salaires et aux mesures antisyndicales.

« Nous avons besoin de salaires décents, de soins de santé universels et de protection sociale pour tous. Les syndicats demandent un nouveau contrat social pour remédier aux inégalités de revenu, de pouvoir et de richesse, et pour offrir la justice sociale à chacun. »

La CSI soutient d’autres initiatives, telles que l’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale pour des transitions justes des Nations Unies, avec son objectif de 400 millions d’emplois nouveaux d’ici à 2030, et les réformes fiscales, en particulier un impôt sur les sociétés de 25 % minimum et une taxe sur les transactions financières destinée à limiter la spéculation.

La dynamique internationale en faveur de la justice sociale est animée d’un nouvel élan depuis que la Commission du développement social des Nations Unies a publié une résolution sur la nécessité « de promouvoir la création du plein emploi productif et du travail décent pour tous, et d’aider les États Membres à surmonter les inégalités pour accélérer le redressement après la pandémie de COVID-19 et la mise en œuvre complète de l’Agenda 2030 pour le développement durable. »

Cette résolution met en exergue l’importance de cadres politiques à long terme qui privilégient la création d’emplois décents, et invite les gouvernements à opérer les aménagements nécessaires dans les politiques et les réglementations afin d’encourager le travail décent et la croissance de l’emploi en s’appuyant sur des salaires minimum réglementaires, le dialogue social, la législation sur la protection de l’emploi et le droit du travail.

En outre, la résolution indique clairement que l’égalité entre les femmes et les hommes est indispensable dans le monde du travail, et appelle à adopter des politiques aptes à réduire les disparités salariales entre hommes et femmes et la violence fondée sur le genre ; de même, la résolution attire l’attention sur les politiques de soins et des systèmes de protection sociale tenant compte de la dimension de genre.

Lors de la Journée mondiale de la justice sociale, le président adjoint de la CSI Antônio Lisboa interviendra dans un débat organisé par l’OIT à 14h00 (heure normale d’Europe centrale), le lundi 20 février. Vous pouvez suivre le débat en cliquant ici.