Nous traversons une période critique pour les générations futures de jeunes travailleurs. La fréquence des événements nationaux et mondiaux s’accélère et la possibilité d’en être témoins en temps réel a donné lieu à une fragmentation de nos sociétés.
Mais nous ne nous contentons pas d’être des spectateurs passifs. Nous travaillons à la construction d’un monde nouveau et plus juste, basé sur un nouveau contrat social, tel que décidé au 5e Congrès mondial de la CSI.
Nous sommes en première ligne de bouleversements sociaux, économiques et climatiques de grande ampleur. Nous sommes :
- des travailleurs informels sans protection sociale.
- des travailleurs précarisés au sein d’une économie de petits jobs à bas salaires, sans foi ni loi.
- des travailleurs migrants privés de liberté d’association.
- des femmes actives qui exigent de mettre fin à la violence et au harcèlement.
- des travailleurs industriels qui défendent leur droit fondamental à la santé et à la sécurité au travail et qui luttent pour une transition juste.
- des travailleurs et travailleuses LGBTQIA+ qui revendiquent le respect de leurs droits humains.
Lorsque nos communautés sont menacées, nous sommes souvent les premiers à descendre dans la rue pour repousser les forces antidémocratiques.
Les syndicats ont des solutions à proposer
Nous appelons les jeunes travailleurs à rejoindre près de 200 millions d’affiliés de la CSI ou à organiser un syndicat là où ils travaillent. Il n’existe pas de meilleure réponse à l’isolement et au désespoir économique que l’action communautaire et collective menée par le mouvement syndical.
Nous appelons les gouvernements et les employeurs à adopter la Recommandation de l’OIT sur les apprentissages de qualité formulée lors de la Conférence internationale du Travail de cette année et à prendre des engagements en faveur d’une transition juste afin d’assurer la préservation d’un monde habitable.
Afin de pouvoir apporter des réponses aux problèmes les plus urgents dans le monde, les jeunes travailleurs doivent être mis sur un pied d’égalité et considérés comme les leaders d’aujourd’hui, et non de demain. Nous appelons les syndicats à relancer les structures de jeunes existantes, à en créer de nouvelles et à intégrer pleinement les jeunes travailleurs dans leurs processus décisionnels. Là où les syndicats ont pris cette initiative, nous avons pu observer une réactivation des mouvements sociaux.
- Au Chili, des étudiants militants devenus jeunes travailleurs ont créé le plus grand syndicat de la restauration rapide du pays, syndicalisé les travailleurs de Starbucks et négocié l’une des seules conventions collectives au monde au sein de cette entreprise.
- En Inde et au Pakistan, les syndicats représentant les services infirmiers et les soins de santé ont constaté que la syndicalisation entre collègues, notamment parmi les jeunes travailleuses, a contribué à mettre fin à une perception biaisée de la communauté syndicale.
- En Allemagne, les syndicats du secteur public ont vu le nombre de leurs affiliés augmenter d’un tiers après avoir créé une structure solide pour représenter les jeunes au niveau régional et avoir investi dans la formation de jeunes représentants syndicaux.
- En Afrique et au Moyen-Orient, les jeunes syndicalistes ont contribué à assurer une transition rapide vers la gestion et l’organisation numériques lors du déclenchement de la pandémie de COVID-19.
- Aux États-Unis, une nouvelle génération a opté pour une mobilisation individuelle des travailleurs de Starbucks et Amazon en vue de créer un syndicat au sein de ces deux entreprises malveillantes opposées aux syndicats, qui engrangent des milliards de bénéfices en exploitant la précarité des jeunes travailleurs.
S’ils souhaitent obtenir un nouveau contrat social et une transition juste, construire une communauté syndicale plus forte et résister aux forces de division, les syndicats doivent se montrer créatifs, flexibles, stratégiques et dynamiques.
Les jeunes travailleurs syndicalistes sont tout cela, et bien plus encore. Nous n’attendons pas de lire la suite de l’histoire, nous l’écrivons ensemble.
