Lors de la Conférence ministérielle de l’OMC de cette année, qui s’est tenue à Abou Dhabi du 26 février au 1er mars, la délégation de la CSI a réclamé un cadre commercial qui accorde la priorité aux droits des travailleurs et promeuve la justice sociale, tout en soutenant un programme de développement qui permette aux économies émergentes de conserver la marge d’action nécessaire pour mener à bien une transformation structurelle sans contrainte.
Le secrétaire général de la CSI, Luc Triangle, a déclaré: « Depuis sa création, l’OMC a facilité le commerce au détriment des droits des travailleurs. L’incorporation des droits fondamentaux des travailleurs dans la politique commerciale est attendue depuis longtemps. »
Durant la conférence, la CSI a organisé une table ronde avec la représentante des États-Unis au commerce extérieur, Katherine Tai, le vice-président exécutif de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, et le ministre sud-africain du Commerce, Ebrahim Patel, sur l’incorporation de la justice sociale et des droits du travail dans la politique commerciale.
Durant le débat, Luc Triangle a indiqué que: « La CSI considère que le respect des droits du travail est implicite à l’OMC dans la mesure où la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail s’applique aux États membres de l’OIT, qui sont également membres de l’OMC. Nous appelons à une coopération accrue entre l’OMC et l’OIT en vue de promouvoir l’intégration des normes du travail dans les travaux de l’OMC, conformément à la Coalition mondiale pour la justice sociale. »
Au cours du débat, les participant(e)s ont présenté des propositions concernant la création d’un groupe de travail sur le travail et le commerce spécialement chargé de favoriser l’intégration des droits du travail dans le programme de l’OMC.
Toutefois, la Conférence ministérielle a débouché sur des résultats concrets très limités et a été marquée par des inquiétudes relatives aux violations de la liberté d’expression, notamment la détention de participants et les restrictions imposées aux organisations de la société civile.