Argentine – les années Macri

Mauricio Macri a connu une période d’effondrement économique, de violations des droits des travailleurs, de mesures d’austérité imposées par le FMI et a essayé de faire adopter une législation à l’encontre des travailleurs. À l’approche des élections argentines de 2019, la CSI met en lumière l’ampleur des destructions et des souffrances infligées aux travailleurs et aux travailleuses en Argentine.

Effondrement économique

L’inflation, conjuguée aux hausses des prix des loyers, des services publics, des transports, de l’électricité, du gaz et de l’eau, a empêché de nombreux travailleurs/euses d’accéder à un logement décent, à des moyens de subsistance suffisants, à des soins de santé et à une éducation et de couvrir leurs besoins élémentaires.

  • La pauvreté a augmenté, passant de 25,7 % à 32 % entre 2017 et 2018.
  • Près de 60 % des travailleurs/euses ayant un emploi formel ne gagnent pas suffisamment pour maintenir leur famille au-dessus du seuil de pauvreté, selon les chiffres officiels.
  • La moitié de la population active travaille dans l’économie informelle.*
  • Le salaire minimum est gelé à 12 500 pesos (292 USD), ne permettant même pas de couvrir le seuil de pauvreté extrême. Le dernier ajustement était nettement inférieur à l’inflation, conduisant à une perte substantielle de la valeur réelle du salaire minimum.
  • Les inégalités ont augmenté de 20 % en trois ans, selon les chiffres officiels.
  • En 2018, la part des revenus du travail dans le PIB a chuté pour la quatrième année consécutive, s’élevant à 45,2 %.
    * Université catholique argentine – juin 2019

Les violations des droits des travailleurs

Depuis l’accession au pouvoir de Macri, les syndicats en Argentine ont fait état d’une augmentation systématique des violations des droits des travailleurs, notamment:

  • des agressions physiques antisyndicales et des menaces contre les travailleurs;
  • des détentions, des actions en justice et des emprisonnements de syndicalistes;
  • des attaques contre des locaux syndicaux;
  • l’imposition de sanctions aux travailleurs en grève, leur remplacement et licenciement;
  • des attaques verbales par le gouvernement contre le mouvement syndical.

Mesures d’austérité imposées par le FMI

The IMF returns to Argentina and poverty skyrockets
by [ITUCCSI->https://www.youtube.com/user/ITUCCSI]
https://youtu.be/-VmTOskjzGI

Un an après le lancement du programme du FMI, il n’est pas parvenu à tenir ses engagements. L’économie est toujours en récession, le chômage progresse, l’inflation ne s’est pas stabilisée, la viabilité de la dette s’est détériorée et la pauvreté monte en flèche. Bien que l’accord comprenne un plancher de dépenses contraignant en ce qui concerne certains programmes d’aide sociale, le plancher a été établi à un niveau insuffisant pour réellement protéger les plus vulnérables dans un contexte de difficultés économiques. Le programme prévoit des réductions de 20 % des revenus des pensionnés. Toutefois, le FMI renforce son approche d’austérité rigoureuse et fait pression sur le gouvernement pour qu’il respecte tous ses objectifs budgétaires moyennant des réductions supplémentaires, ce qui érodera davantage les recettes fiscales et l’économie.

Législation du travail à l’encontre des travailleurs

En 2017, le gouvernement n’est pas parvenu à faire adopter une réforme de la législation du travail à l’encontre des travailleurs qui aurait affaibli les protections en matière de travail, tout en augmentant les bénéfices des grandes entreprises. La législation n’a pas été approuvée grâce à l’opposition unie des syndicats dans tout le pays. De nombreux responsables du gouvernement se sont toutefois engagés à relancer le débat en cas de réélection de Macri.

Pour en savoir plus, consultez notre rapport (en anglais):

Doubling Down on a Failed Approach: Argentina’s IMF Programme, One Year Later