Argentine: la CSI appuie l’initiative syndicale visant à défendre la démocratie face à la thérapie de choc de Milei

photo: Luis ROBAYO AFP

La CSI soutient ses organisations affiliées en Argentine dans le cadre de leur appel à une grève générale, le 24 janvier, pour protester contre les mesures d’extrême droite adoptées par le gouvernement de Javier Milei.

Trois confédérations syndicales importantes – la CGT, la CTA-T et la CTA-A – font front commun contre la grave menace que fait peser l’initiative de Milei visant à faire renaître les politiques néolibérales dépassées et discréditées sur les libertés civiles et les droits fondamentaux des travailleurs.

Le secrétaire général de la CSI, Luc Triangle, a déclaré: « Les pires craintes de nos organisations affiliées quant au régime de Milei deviennent réalité, et nous leur manifestons notre solidarité dans leur mobilisation pour la démocratie le 24 janvier.

« La démocratie n’est pas liée au seul fait de voter, mais également à la protection des valeurs, des libertés et des droits – qui sont tous essentiels pour le mouvement syndical, alors qu’ils sont actuellement menacés en Argentine.

« Les actions du gouvernement de Milei visent à recréer les jours sombres de la dictature et exigent une réponse forte et unie de la part du mouvement syndical international. Nous sommes entièrement solidaires des travailleurs et des travailleuses en Argentine dans leur défense de la justice et de la démocratie. »

Depuis son élection à la présidence le 19 novembre dernier, le gouvernement de Milei a annoncé des mesures d’austérité extrême, qu’il dénomme lui-même « thérapie de choc ». Il a ainsi pris trois importantes mesures de répression qui auront une incidence sur les travailleurs et l’ensemble de la société, à savoir:

  • le « protocole de Bullrich » qui vise à criminaliser les protestations dans la rue par les syndicats ou tout autre groupe de la société civile tentant de défendre leurs droits;
  • un décret visant à démanteler, à déréglementer et à privatiser les services publics, notamment l’éducation, les soins de santé et les institutions culturelles, sous le couvert des pouvoirs constitutionnels d’exception;
  • la loi dite « omnibus » qui décrète l’état d’urgence dans de nombreux secteurs en vue de renforcer le pouvoir entre les mains du président, lui donnant ainsi le contrôle des fonctions législatives et lui permettant effectivement de gouverner en l’absence d’un contrôle démocratique suffisant.

Ces mesures ont suscité des protestations généralisées en Argentine, notamment la participation des citoyens à des cacerolazos (concerts de casseroles) durant la nuit, et ont fait l’objet de vives critiques de la part des syndicats et des organisations de défense des droits humains qui ont dénoncé la tentative du gouvernement d’abolir les droits du travail, ainsi que les droits en matière de logement, de santé, des terres et de protection environnementale.