Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies déclare que Lula a été victime d’un jugement biaisé

photo: Mateus Bonomi AGIF via AFP

Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a conclu hier que l’ancien président brésilien Luiz Inácio da Silva n’a pas bénéficié d’un procès équitable dans le cadre de son jugement, où il a finalement été condamné à 580 jours d’emprisonnement.

Après six années d’analyses, l’institution internationale affirme que l’ancien juge Sergio Moro s’est montré partial dans ses décisions prononcées contre Lula.

Dans ses conclusions, l’agence des Nations unies fait également état de violations des droits politiques de Lula en 2018, ce dernier ayant été empêché de se présenter aux élections. L’arrestation de Lula a ouvert la voie à une escalade de l’autoritarisme au Brésil, au lendemain de l’élection du candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro et de la nomination de Sergio Moro au poste de ministre de la Justice.

La plainte introduite par la défense de Lula porte sur quatre allégations : sa détention arbitraire en 2016 à l’aéroport de Congonhas, la procédure et le procès biaisés, la diffusion de messages privés des membres de sa famille et le rejet de sa candidature aux élections présidentielles de 2018. Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies s’est prononcé en faveur de Lula pour les quatre chefs d’accusation.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « Cette décision marque l’aboutissement d’une campagne menée par les syndicats et des millions de militants à travers le monde. Nous avons réussi à faire libérer Lula, à annuler toutes les condamnations non fondées dont il a été l’objet, à restaurer ses droits politiques et à dénoncer les partis pris de Sergio Moro à la Cour suprême du Brésil. Cette décision extraordinaire des Nations unies marque une nouvelle avancée dans la bonne direction. »

Mais, comme elle le déplore, « Ce n’est pas suffisant. La seule façon de corriger le tir et d’apporter une véritable justice aux travailleurs brésiliens est de battre Bolsonaro aux élections de novembre et de réélire une nouvelle fois Lula à la présidence du pays. »

La décision finale du Comité des droits de l’homme des Nations unies, ainsi que les recommandations concernant les réparations, seront présentées au mois de mai prochain, à la suite d’une réunion des 18 experts juridiques membres de cette instance.