Tchad : 18 mois de prison avec sursis pour des dirigeants syndicaux

La CSI a fermement dénoncé les peines imposées contre trois dirigeants syndicaux au Tchad ce mardi 18 septembre. Leur seul crime a été de dénoncer l’état des choses dans leur pays, raison suffisante, selon la justice tchadienne, pour les condamner à 18 mois de prison avec sursis, pour "diffamation" et "incitation à la haine".

Le président de l’Union des syndicats du Tchad (UST) Michel Barka, son vice-président Younous Mahadjir et son secrétaire général François Djondang ont, en plus, été condamnés à une amende d’un million de francs CFA (1500 euros).

L’UST, à l’origine de la grève du secteur public entamée mi-juillet et suspendue ce week-end pour permettre aux négociations de se dérouler dans le calme, avait lancé une pétition qui stipulait, entre autres, que : "Tous les Tchadiens subissent la mort dans l’âme: le népotisme, la mauvaise gestion, l’impunité, la cherté de la vie, la paupérisation sans précédent de la population, bref l’arbitraire du pouvoir (du président Idriss) Deby. [...] Toute la population du Tchad vit dans une précarité absolue. Il manque de l’eau potable, de l’électricité, des médicaments, des produits de première nécessité".

Le jeudi 13 septembre, la CSI a écrit aux autorités pour les exhorter à mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris judiciaire, à l’encontre des syndicalistes. L’organisation syndicale déplore le fait que la justice du Tchad fait preuve d’un manque flagrant d’indépendance. " Le gouvernement tchadien n’accepte ni les e contestations, ni de remises en cause de ses décisions.. Dans un climat pareil, il est impossible pour les syndicats de défendre les droits des travailleurs et travailleuses, ce qui est totalement inacceptable", a déclaré Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI.

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