Fidji : Offensive générale du régime militaire contre les syndicats

L’offensive générale contre les syndicats menée cette année, par la force et par décret, par le gouvernement militaire de Fidji s’aggrave de jour en jour. Pas plus tard que cette semaine, des responsables syndicaux ont été écroués, interrogés et inculpés d’«assemblée illégale » par la police pour s’être réunis avec des membres de syndicats en vue de la préparation de négociations collectives. « Cela est absolument inadmissible. Tous les chefs d’accusation portés à leur encontre doivent être retirés », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. Au début de l’année, plusieurs syndicalistes ont été sauvagement agressés par des membres des forces armées pour avoir exercé leurs droits syndicaux fondamentaux.

Une série de lois et de décrets exécutifs ont entraîné un nivellement par le bas en matière de droits fondamentaux des travailleurs et ont, dans certains cas, été jusqu’à exclure toute possibilité de recours contre les mesures unilatérales du gouvernement qui affaiblissent les droits du travail et démocratiques des salariés devant la justice. La promulgation cette semaine du Décret relatif à l’emploi essentiel dans les industries nationales (Essential National Industries Employment Decree) est venue asséner un nouveau revers important aux droits des travailleurs de Fidji. Le décret oblige notamment les syndicats existants à se réenregistrer en vertu de nouvelles règles fastidieuses, annule les conventions collectives existantes et supprime pratiquement le droit de grève — dans toute industrie désignée par le gouvernement. « Ce décret constitue un déni quasi-absolu des droits syndicaux fondamentaux consacrés par l’Organisation internationale du travail », a expliqué Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale.

«Il ne laisse pas de doute quant à l’objectif du gouvernement - détruire le syndicalisme indépendant à Fidji. Nous n’allons pas rester là à les regarder faire », a déclaré Sharan Burrow. « Leurs actions ne nous laissent pas d’autre option que d’intensifier notre campagne pour mobiliser la communauté internationale à condamner ces actes et à prôner la restauration des libertés syndicales et démocratiques à Fidji.»

For more information, please contact the ITUC Press Department on: +32 2 224 02 04