La CSI profondément troublée par une décision du tribunal du travail thaïlandais

La Confédération syndicale internationale (CSI) a dénoncé la sentence du tribunal du travail thaïlandais qui confirme le droit de la direction de limoger sept responsables du Syndicat des travailleurs des chemins de fer de Thaïlande (SRUT) pour leur rôle, il y a deux ans, dans une action collective liée à la sécurité. Le tribunal a, de surcroît, autorisé l’imposition d’une amende de 15 millions de bahts (quelque €353.000).

L’absence quasi-totale de dispositifs de sécurité dans les chemins de fer, y compris le maintien en service de trains présentant des défauts mécaniques et la pratique consistant à pousser les mécaniciens à travailler sans interruption et pratiquement sans repos pendant des semaines ont été à l’origine de deux déraillements et d’un accident mortel (bilan sept morts et plusieurs dizaines de blessés) survenus à quelques jours d’intervalle en octobre 2009. La direction des chemins de fer a refusé de coopérer avec le syndicat pour solutionner ces problèmes, ne laissant guère aux travailleurs d’autre choix que d’entamer une action collective, le 16 octobre, pour revendiquer des conditions meilleures et plus sûres, pour les travailleurs comme pour les usagers. En guise de représailles, la direction des Chemins de fer publics de Thaïlande (SRT) a engagé des poursuites pour pertes de revenus contre le syndicat et limogé les dirigeants syndicaux à l’origine de l’action collective, attestant, par-là, non seulement du mépris absolu de la direction pour la santé et la sécurité mais aussi d’une discrimination antisyndicale profondément ancrée. Malheureusement, des accidents continuent à survenir dans le système ferroviaire, dû à la négligence de la direction vis-à-vis de ses obligations en matière de sécurité.

« Les syndicalistes ne devraient pas être tenus de payer pour les fautes de la direction » a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « Nous sommes profondément troublés par la décision du tribunal et soutenons pleinement la procédure d’appel engagée par le syndicat. » La CSI demande instamment à la SRT de s’abstenir de licencier ces dirigeants syndicaux avant la conclusion de la procédure d’appel.