Guatemala : La pression monte sur les autorités concernant le meurtre de Pedro Zamora

La conclusion d’une mission commune de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) et de la CSI au Guatemala a fait monter la pression sur les autorités de cette nation d’Amérique centrale concernant le meurtre, le 15 janvier dernier, de Pedro Zamora, dirigeant du Syndicat des dockers.

Bruxelles, le 8 février 2007: La conclusion d’une mission commune de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) et de la CSI au Guatemala a fait monter la pression sur les autorités de cette nation d’Amérique centrale concernant le meurtre, le 15 janvier dernier, de Pedro Zamora, dirigeant du Syndicat des dockers (voir enligne antérieur).

Après avoir soumis une plainte formelle auprès de l’Organisation internationale du travail à Genève, l’ITF et la CSI demandent à présent qu’une enquête en règle soit ouverte sur le meurtre de Zamora. La mission syndicale a été informée que la police guatémaltèque avait négligé d’isoler correctement le lieu du crime et manqué de recueillir des preuves essentielles ; d’après les mêmes sources, les enquêteurs ont manqué d’exploiter des indices qui auraient permis d’identifier les vrais auteurs du crime. Un climat d’impunité règne au Guatemala, où plusieurs centaines de meurtres survenus au cours des dernières années demeurent irrésolus. Zamora se trouvait à la tête d’une campagne qui visait à bloquer les plans du gouvernement en vue de la restructuration du port de Quetzal, proposant à la place un programme d’investissement et de modernisation pour accroître la productivité et garantir un emploi décent à la main-d’œuvre portuaire.

De nombreux autres représentants syndicaux, y compris plusieurs syndicalistes de l’organisation de Zamora, le STEPQ (syndicat des travailleurs de l’entreprise portuaire de Quetzal), ont fait l’objet de menaces et d’intimidations. L’ITF et la CSI demandent au gouvernement de prendre ses responsabilités pour protéger les syndicalistes et de veiller à la réintégration de 9 adhérents syndicaux du Port de Quetzal, limogés il y a quatre mois pour leurs activités syndicales. Lors de leur séjour au Guatemala, du 28 janvier au 2 février, les membres de la délégation syndicale ont participé à de nombreuses rencontres, notamment avec des syndicalistes, les autorités judiciaires et gouvernementales, la direction du port de Quetzal, des diplomates, des politiciens et des militants des droits humains. Le rapport de mission fait état d’un climat lourdement chargé d’actes criminels à l’encontre des syndicalistes et appelle la communauté internationale à exercer des pressions soutenues sur le gouvernement guatémaltèque pour garantir le plein respect des droits syndicaux et humains reconnus à l’échelon international. Le Président du Guatemala, Oscar Berger, a décliné une invitation pour à une rencontre avec la délégation syndicale et n’a répondu à aucune des lettres qui lui ont été adressées par l’ITF et la CSI concernant l’assassinat de Zamora.

« Le meurtre de Pedro Zamora prouve une fois de plus le mépris total pour les droits fondamentaux au Guatemala et l’aisance avec laquelle des groupes d’intérêts puissants sont à même de perpétrer les crimes les plus odieux en toute impunité », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Les investisseurs qui envisagent de participer au projet de privatisation du Port de Quetzal devraient réfléchir à deux fois avant de s’y lancer, à moins et jusqu’à ce que le gouvernement du président Berger Perdomo mette fin au climat de terreur ciblant les syndicalistes et autres défenseurs des libertés essentielles au Guatemala », a-t-il ajouté.

L’ITF et la CSI appellent également d’autres gouvernements de la région et de niveaux internationaux, au même titre que les institutions financières internationales, à faire pression sur les autorités guatémaltèques pour faire en sorte que les droits syndicaux soient pleinement respectés et qu’un terme soit mis à l’impunité dont jouissent les puissants criminels. »

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