Sri Lanka : Vague d’intimidation et de menaces à l’encontre de syndicalistes

L’intimidation et les menaces d’enlèvement à l’encontre de syndicalistes au Sri Lanka ont fait l’objet d’une condamnation sans ambages par la Confédération syndicale internationale.

Bruxelles, le 2 mars 2007: L’intimidation et les menaces d’enlèvement à l’encontre de syndicalistes au Sri Lanka ont fait l’objet d’une condamnation sans ambages par la Confédération syndicale internationale. Dans une lettre adressée au gouvernement sri-lankais la CSI a protesté contre les risques auxquels les syndicalistes se trouvent confrontés dans l’exercice de leurs activités.
Les menaces se sont intensifiées lorsque plusieurs dirigeants syndicaux indépendants ont organisé des actions de protestation contre l’enlèvement, le 6 février dernier, de trois personnes travaillant pour le journal du syndicat des cheminots « Akuna ». Nihal Serasinghe, collaborateur du journal Akuna, a été kidnappé à proximité du Fort de Colombo alors qu’il venait de quitter une imprimerie. Lalith Seneviratne, chargé du montage du journal Akuna, a été enlevé à son domicile. Son épouse a identifié les ravisseurs comme étant des policiers en civil appartenant au Département d’investigation criminelle (CID) et a porté plainte au commissariat de police d’Aturugiriya. Le rédacteur du journal, Sisira Priyankara, a été enlevé sur son lieu de travail, l’atelier d’un électricien de la compagnie ferroviaire. Il avait préalablement participé au dépôt de plusieurs plaintes syndicales auprès de tribunaux sri-lankais concernant des augmentations salariales accordées illicitement à des hauts responsables du gouvernement. Les trois enlèvements avaient initialement été dénoncés par l’organisation Reporters sans frontières, basée en France.
Les enlèvements avaient été à l’origine d’une manifestation spontanée au lendemain des faits devant la gare du Fort de Colombo. Deux jours plus tard, le 8 février, le gouvernement a déclaré que les trois syndicalistes avaient été mis en garde à vue et étaient soumis à des interrogatoires parce qu’ils étaient soupçonnés de collaborer avec les insurgés.
Depuis lors, les dirigeants syndicaux qui ont pris part à la manifestation sont devenus les victimes d’une campagne qui vise à les associer à l’insurrection terroriste. Des avis de recherche portant leurs noms et les faisant passer pour des traîtres et des terroristes ont à présent commencé à faire leur apparition dans des endroits publics aux quatre coins du pays. Les syndicalistes visés incluent : Anton Marcus du Syndicat des zones franches et des services généraux (FTZGSEU), lui-même affilié à la Fédération internationale des travailleurs du textile, de l’habillement et du cuir (FITTHC), Sman Ratnapriya et Ravi Kumudesh de l’Alliance syndicale du secteur de la santé (HSTUA), Sampath Rajitha et Raja Kannangara de l’Alliance syndicale des chemins de fer (JRTUA) et Joseph Stalin du Syndicat des enseignants de Ceylon (CTU). Plusieurs d’entre eux avaient récemment participé à des campagnes qui dénonçaient le rôle du gouvernement dans des atteintes au droit de grève et des réformes arbitraires de la législation du travail.
« Nous ne pouvons accepter que des syndicalistes soient comparés à des terroristes pour exercer leurs activités syndicales légitimes », a averti Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Les mandats d’arrêt délivrés en leurs noms doivent être retirés sur-le-champ », a-t-il ajouté.
Le Sri Lanka est membre de l’Organisation internationale du travail et son gouvernement est dès lors obligé de prendre les mesures qui s’imposent pour protéger l’exercice des droits syndicaux. La CSI appelle le gouvernement du Sri Lanka a prendre sur-le-champ les mesures nécessaires pour : veiller à la sécurité de tous les syndicalistes actuellement exposés à des menaces, garantir un environnement libre d’intimidation qui permette aux activités syndicales de se dérouler normalement, ouvrir des enquêtes en règle sur base des plaintes déposées par les syndicalistes, garantir la sécurité de ces derniers et veiller au respect de la garantie suffisante du droit pour tout cas de menace et d’intimidation.
Fondée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays.

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