Manifestation massive à Bruxelles contre les plans d’austérité européens

Plus de 100.000 syndicalistes de toute l’Europe sont descendus dans les rues de Bruxelles hier pour s’opposer aux mesures d’austérité qui, faute d’un changement de cap des gouvernements, risquent d’avoir des répercussions sociales et économiques désastreuses.

Des mobilisations nationales ont également eu lieu aux quatre coins de l’Europe, y compris une grève générale en Espagne et des manifestations en Italie, en France, au Portugal, en Lituanie, en Lettonie, en Allemagne, à Chypre, en Serbie, en Pologne, en Finlande et en Irlande. Les manifestations antérieures à Bucarest et à Prague avaient mobilisé plus de 20.000 et 40.000 personnes respectivement.

John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats , organisatrice de la marche à Bruxelles, a déclaré : « Le syndicalisme est engagé dans une marche imparable vers le progrès, l’égalité et la justice, et est déterminé à construire sur les ruines de l’actuelle crise une société nouvelle, meilleure, où il ne sera permis à ceux qui sont trop grands pour échouer de continuer à tourner le dos à celles et ceux qu’ils considèrent trop insignifiants pour être digne d’attention. »

Simultanément aux actions organisées en Europe, des syndicats aux quatre coins du monde sont en train de préparer des événements en prévision de la Journée mondiale pour le travail décent, le 7 octobre, où l’accent sera mis sur l’emploi, les services publics et la régulation des banques et de la finance.

Des dizaines de milliers de syndicalistes étasuniens prendront part à un rassemblement à Washington le 2 octobre, organisé par « One Nation Working Together », une coalition populaire qui milite pour la création, la promotion et l’avancement d’emplois décents. « Durant cette crise économique, la création d’emplois de qualité et le soutien à celles et ceux qui ont perdu leur emploi relèvent d’enjeux déterminants pas seulement pour les Américains mais pour tous les travailleurs, de par le monde. Ce qu’il faut c’est une reprise économique à portée mondiale qui agisse dans l’intérêt de l’ensemble des travailleuses et travailleurs », a déclaré Rich Trumka, président de l’AFL-CIO, qui organise la manifestation de Washington aux côtés de dizaines d’autres organisations des droits civils et humains.

Plus de 100 événements ont d’ores et déjà été enregistrés sur le site web de la Journée mondiale pour le travail décent, qui suit de près les activités menées par les organisations syndicales avant et durant la Journée du 7 octobre. La semaine suivante, Genève accueillera une conférence internationale d’envergure http://www.qpsconference.org/ dont l’ordre du jour sera centré sur la réponse à la menace que représente pour les services publics de qualité la fixation croissante des gouvernements à mettre en œuvre des mesures d’austérité, sans une prise en considération adéquate de leurs répercussions sur la cohésion sociale et l’emploi.

« La colère des travailleurs et travailleuses et des chercheurs et chercheuses d’emploi se justifie dès lors qu’ils se voient contraints de porter le fardeau de la crise tandis que les banquiers, les pontes de la finance et les spéculateurs empochent encore une fois les bénéfices aux dépens de l’économie réelle. Des dizaines de milliers de postes ont été perdus, alors que d’après certaines estimations, cent millions de personnes auraient basculé dans la pauvreté absolue dans les pays du Sud. Les gouvernements, en particulier ceux des pays du G20, se sont engagés à réguler le secteur financier, à créer de l’emploi et à mettre l’économie mondiale sur une voie durable et productive. Or ils manquent toujours de faire preuve de la volonté commune nécessaire pour atteindre ces objectifs. Nous maintiendrons et redoublerons nos pressions jusqu’à ce qu’ils le fassent », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.