Pour le premier ministre du Canada, le G20 doit mesurer la reprise au regard de l’emploi

Aujourd’hui, lors d’une réunion avec une délégation du groupement Global Unions, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a admis que la reprise économique ne pourrait avoir lieu tant que le marché du travail n’aura pas pris le chemin de la relance, et que des mesures s’imposaient pour faire face au chômage des jeunes au vu de ses effets dévastateurs sur de nombreux jeunes travailleuses et travailleurs qui n’ont jamais eu un emploi correct.

Le premier ministre canadien, qui accueillera le Sommet du G8/G20 du 25 au 27 juin, a déclaré qu’il fallait trouver le bon équilibre entre relance budgétaire, toujours nécessaire dans le court terme, et mesures de consolidation à plus long terme. Il partageait le point de vue de la délégation syndicale selon lequel les progrès en matière de réglementation financière avaient, jusqu’alors, été décevants dans les pays où elle s’imposait et qu’il ne fallait pas revenir au système financier d’avant la crise.

Il n’y a toutefois pas eu d’accord à propos de la taxe sur les transactions financières à laquelle s’oppose le gouvernement du Canada en dépit du soutien que lui a apporté le Sommet du Conseil de l’Union européenne, tenu hier à Bruxelles.

« Nous sommes heureux que le premier ministre soit convenu que le chemin de la réussite passe par l’emploi », a déclaré Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada qui menait la délégation syndicale qui a présenté la déclaration de Global Unions pour le Sommet du G8/G20 au premier ministre (en anglais uniquement).

« Les travailleuses et les travailleurs ont payé et continuent de payer pour la crise. Mais ils n’accepteront plus de payer cette dette qui continue de croître, a annoncé Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. C’est une raison supplémentaire pour le G20 de soutenir l’imposition sur les transactions financières qui pourrait produire des milliards de dollars chaque année à consacrer aux dépenses publiques, au développement et au financement des mesures pour combattre le changement climatique. »

« Les conclusions des ministres du Travail des pays du G20 et celles des ministres des Finances de ces mêmes nations sont contradictoires », a déclaré John Evans, secrétaire de la CSC. Et d’ajouter: « Les dirigeants du G20 doivent résoudre cette contradiction et envoyer un message clair de confiance par lequel ils accordent la priorité au marché du travail et non à celui des obligations. »