Costa Rica: Ingérence manifeste du gouvernement dans les affaires syndicales

S’associant à son organisation régionale, la Confédération syndicale des travailleurs des Amériques, et à ses affiliés au Costa Rica, la CSI condamne fermement les manœuvres du gouvernement et de la direction de l’entreprise publique JAPDEVA tendant à priver de toute légitimité le comité exécutif du syndicat SINTRAJAP, qui s’oppose à la privatisation des ports de Limón, sur la mer des Caraïbes.

Bruxelles, le 26 janvier 2010: S’associant à son organisation régionale, la Confédération syndicale des travailleurs des Amériques, et à ses affiliés au Costa Rica, la CSI condamne fermement les manœuvres du gouvernement et de la direction de l’entreprise publique JAPDEVA tendant à priver de toute légitimité le comité exécutif du syndicat SINTRAJAP, qui s’oppose à la privatisation des ports de Limón, sur la mer des Caraïbes.

D’après les informations dont dispose la CSI, le Gouvernement costaricain a décidé de privatiser les ports de Limón, un objectif qu’il entend atteindre en foulant aux pieds les droits humains, les droits du travail et les droits syndicaux du SINTRAJAP, de même que les conventions nos 98 et 87 de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Le 15 janvier, la direction de l’entreprise publique JAPDEVA a convoqué et organisé, dans un de ses entrepôts, une assemblée générale parallèle avec des travailleurs favorables au gouvernement, bafouant ainsi les dispositions légales et statutaires du syndicat et contrevenant au principe d’autonomie syndicale garanti par la convention n° 87.

Au travers d’un groupe restreint de personnes, l’assemblée en question a approuvé la dissolution du comité exécutif du SINTRAJAP, pourtant légitime, ainsi que la nomination d’un nouvel exécutif. De son côté, le ministère du Travail a intenté un procès au syndicat pour pratiques de travail déloyales. Il visait ainsi à détruire le syndicat en s’appuyant sur l’appareil judiciaire.

Face à ces atteintes à la liberté syndicale, la classe ouvrière costaricaine dans son ensemble a affiché sa solidarité à l’égard du SINTRAJAP en occupant, le 20 janvier, les locaux du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, et en exigeant des autorités qu’elles signent un document par lequel elles indiquent clairement leur rejet du comité nommé de facto.
« Le combat du SINTRAJAP est parfaitement légitime, a indiqué Guy Ryder, le secrétaire général de la CSI. La liberté syndicale est un facteur clé et inaliénable de la démocratie et de la justice sociale. »

Dans une lettre envoyée aux autorités costaricaines, la CSI exige du président Oscar Arias qu’il prenne des mesures urgentes pour mettre un terme à cette violation flagrante des conventions fondamentales de l’OIT que son pays a ratifiées.


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Photo: Gobierno Federal