Sommet du G20: Progrès sur l’emploi et possibilité d’une nouvelle mondialisation

Selon la CSI et la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (CSC), la déclaration adoptée lors du sommet du G20 de Londres offre la possibilité d’une nouvelle mondialisation au cœur de laquelle se trouverait l’emploi et qui marquerait la fin des politiques inopérantes de ces trente dernières années.

Bruxelles, le 03 avril 2009 (CSI en ligne): Selon la CSI et la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (CSC), la déclaration adoptée lors du sommet du G20 de Londres offre la possibilité d’une nouvelle mondialisation au cœur de laquelle se trouverait l’emploi et qui marquerait la fin des politiques inopérantes de ces trente dernières années. Les principales décisions prises sont:

Attention particulière à la sauvegarde et à la création d’emplois, parallèlement à un rôle essentiel pour l’Organisation internationale du Travail (OIT), chargée de surveiller l’évolution de la situation et de mettre en place les futures politiques économiques mondiales;

Réglementation des marchés financiers et actions à l’égard des paradis fiscaux et des rémunérations des dirigeants;

Davantage de soutien aux pays en développement et aux économies émergentes, réforme des institutions financières internationales et renouvellement des engagements vis-à-vis des Objectifs du Millénaire pour le développement;

Politiques visant à éviter les soubresauts économiques et soutien aux activités économiques anticycliques;

Renouvellement de l’engagement à agir à l’égard du changement climatique, comportant la promesse de parvenir à un accord lors du Sommet sur le climat de Copenhague en décembre 2009; et

Travail sur une nouvelle charte en faveur d’activités économiques durables.

« Le G20 nous a offert la possibilité de tourner la page après des décennies de déréglementation et de restaurer le rôle des gouvernements en s’assurant que la finance sert les intérêts de l’économie réelle qui doit à son tour servir les intérêts des populations. Toutefois, les enjeux sont toujours énormes pour relancer la croissance économique surtout en ce qui concerne la façon de reformer les structures et les politiques des institutions financières économiques, a annoncé Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. Nous saluons tout particulièrement le renforcement du rôle de l’OIT. Elle sera en effet essentielle au moment de réaliser l’engagement que les dirigeants du G20 ont pris de placer les besoins et les emplois des travailleuses et des travailleurs au cœur du plan de relance. Le Pacte mondial pour l’emploi jouera un rôle décisif », a-t-il ajouté.

John Evans, secrétaire général de la CSC-OCDE, a salué les mesures adoptées en matière de réglementation du secteur bancaire et de la finance, mais pour lui, « les syndicats doivent avoir la possibilité d’influencer la structure et le fonctionnement du nouveau Conseil de stabilité financière et avoir accès à son processus décisionnel et à son travail de programme qui doit être entièrement transparent et responsable. Il n’est pas envisageable de confier aux personnes qui sont à l’origine de ce chaos la tâche de nous en sortir. »

Les pressions exercées par les syndicats dans le monde entier, y compris les réunions avec chefs d’état du G20 les jours précédant le Sommet et à Londres même, ont été déterminantes pour garantir que l’emploi était inclus en tant que principale priorité dans le plan de réforme et de relance et à la demande du G20 à l’OIT « d’évaluer les mesures adoptées et celles nécessaires à l’avenir ».

Le besoin et la portée d’autres mesures de relance budgétaire posent toujours un problème urgent étant données l’étendue et l’ampleur de la crise de l’emploi. Les gouvernements doivent commencer à envisager d’autres mesures de création d’emplois à mettre en œuvre d’ice quelques mois.

Un certain nombre d’aspects importants du plan du G20 ont déjà été finalisés dans les détails et la CSI, ses affiliés et la CSC travailleront d’arrache-pied dans les semaines et les mois à venir pour faire en sorte que les inquiétudes et les intérêts de la main-d’œuvre seront entièrement repris dans les résultats de tous ces domaines. La réforme des institutions financières économiques et de leurs politiques sera à tenir particulièrement à l’œil: il s’agira en effet de s’assurer que les mesures d’incitation et le financement du commerce et du développement se traduiront effectivement en emplois décents et durables, que les gouvernements honoreront leurs engagements en matière d’aide au développement et de changement climatique et que l’Organisation internationale du Travail pourra effectivement remplir son rôle aux côtés des institutions mondiales en charge de la finance et du commerce. Le mouvement syndical international s’est particulièrement réjoui de l’accord du Sommet sur « l’opportunité d’un nouveau consensus mondial sur les valeurs et des principes fondamentaux qui encourageront des activités économiques durables » et sur la tenue d’une discussion à propos d’une « chartre pour des activités économiques durables ».

« L’issue de Sommet offre une véritable occasion d’entamer la construction d’une mondialisation pour qui l’individu compte avant tout. Il y a encore un travail énorme à accomplir et nous ferons pression pour que le prochain Sommet du G20, prévu plus tard dans l’année, franchisse l’étape suivante », a encore ajouté Guy Ryder.

Photo: Soitu

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