Gros Plan sur Noxolo Gxumsia (Afrique du Sud - FEDUSA)

«J’essaie de convaincre tous les jeunes de s’affilier à un syndicat»

«J’essaie de convaincre tous les jeunes de s’affilier à un syndicat»

Vienne, 3 novembre 2006 CSI (EN Ligne) : Représentante des jeunes pour le syndicat sud-africain FEDUSA (Federation of Unions of South Africa), Noxolo Gxumsia explique son engagement à convaincre les jeunes étudiants et travailleurs de l’intérêt de s’affilier à un syndicat

Comment êtes-vous devenue syndicaliste ?

Je me suis affiliée au mouvement syndical en 2004 car en Afrique du Sud, sans l’accompagnement d’un syndicat, mes droits ne sont pas protégés. Je travaille dans le département administratif d’un hôpital proche de Pretoria, où je suis rapidement devenue délégué syndicale. Je lisais régulièrement le magazine envoyé par la FEDUSA pour le personnel infirmier. Je lui envoyais aussi quelques articles au sujet de ce qui se passe sur le terrain, de ce que je constate. Je montrais ainsi ma motivation, c’est sans doute pour ça que cette année, lorsqu’il a fallu désigner une personne pour représenter les jeunes sur le plan international, j’ai eu la chance d’être choisie. Je suis donc maintenant la représentante des jeunes de la FEDUSA.

Quelles sont les activités spécifiques aux jeunes de la FEDUSA ?

Il n’y avait pas grand-chose de spécifique aux jeunes jusqu’à notre participation à une réunion pan-africaine à Nairobi sous les auspices de l’organisation régionale africaine de l’ex-CISL. Le comité des jeunes de la FEDUSA a été créé suite à cette réunion. Le mois dernier, mon secrétaire général m’a aidé pour écrire à chaque syndicat affilié à la FEDUSA afin d’en savoir plus sur leurs nombres de membres jeunes. L’un de nos premiers projets est de contribuer à la campagne du 1er décembre pour la Journée internationale contre le HIV. La FEDUSA nous envoie aussi aux séminaires de formation d’ACILS (American Center for International Labor Solidarity) concernant le HIV afin que nous puissions conseiller nos collègues et amis. Je suis très heureuse de pouvoir lutter pour les victimes de cette maladie.

Quelle est l’opinion de vos amis et collègues concernant le syndicalisme ?

Ils ne se préoccupent pas vraiment des syndicats. Certains ne voient pas leur utilité, ils ne contactent un syndicat que lorsqu’ils ont un problème. D’autres, particulièrement dans le secteur privé, ne reçoivent pas l’autorisation de s’affilier. J’essaie de convaincre chacun de la nécessité de s’affilier. En donnant toute l’information nécessaire, nous obtenons des résultats, le nombre de membres de mon syndicat augmente. Nous allons dans les écoles secondaires pour parler du syndicalisme afin que les futurs travailleurs sachent auprès de qui s’adresser lorsqu’ils entreront sur le marché du travail.

Sur un plan personnel, que vous apporte votre engagement syndical ?

En ce qui me concerne, j’aime presque tout. Cette activité syndicale me permet de rencontrer énormément de gens, y compris dans d’autres pays, ça m’ouvre les yeux sur ce qui se passe ailleurs. Ce mouvement syndical est rempli de personnes qui sont bonnes dans leur cœur et qui voient clair. Je n’étais jamais allée à l’étranger avant d’être la représentante des jeunes de la FEDUSA. Grâce au militantisme des grands syndicats sud-africains, la plupart des employeurs les respectent mieux, le gouvernement aussi. Par rapport à l’époque de l’Apartheid, nous n’avons plus peur de présenter nos revendications.

Propos recueillis par Samuel Grumiau

Créée le 1er novembre, la CSI représente 168 millions de travailleurs dans 154 pays et territoires et regroupe 306 affiliées nationales. Le nouveau site Web de l’organisation est accessible à l’adresse suivante: www.ituc-csi.org.

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