Davos: Le mouvement syndical international appelle à l’action contre le vol qualifié de la part des dirigeants d’entreprise

Le mouvement syndical international a salué les propos tenus par le président américain, Barack Obama, qui a qualifié de « honteuses » les primes arrachées ces derniers mois aux banques et aux entreprises en faillite alors que des dizaines de millions de travailleurs du monde entier perdaient leur emploi et leur maison, et que d’autres entreprises s’effondraient.

Davos, le 30 janvier 2009: Le mouvement syndical international a salué les propos tenus par le président américain, Barack Obama, qui a qualifié de « honteuses » les primes arrachées ces derniers mois aux banques et aux entreprises en faillite alors que des dizaines de millions de travailleurs du monde entier perdaient leur emploi et leur maison, et que d’autres entreprises s’effondraient.

Dans l’ensemble, aux États-Unis en 2008, les primes versées aux cadres de la finance et de l’industrie, pour bon nombre, dirigeants de sociétés vouées à la faillite, ont augmenté de 14 %. Ils se sont ainsi récompensés pour leurs échecs lamentables et ont poussé l’économie mondiale au bord de la récession.

« Les sociétés qui ont reçu des subventions publiques ont inventé le dernier montage financier: le recyclage de l’argent des contribuables en primes pour les cadres. Il ne s’agit ni plus ni moins d’un vol qualifié de la part des dirigeants d’entreprises, phénomène qui a hélas été plagié en dehors des États-Unis, a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. Certains coupables devraient être derrière les barreaux plutôt de pavoiser ici à Davos. Leurs actes ne feront qu’accroître la colère qui gronde dans le monde entier », a-t-il ajouté.

Dans l’un des cas les plus scandaleux, les dirigeants de Merrill Lynch se sont octroyés plus de 3 milliards de dollars US de primes au moment où ils quittaient leur bureau, quelques jours avant que Bank of America ne reprenne la banque en difficulté. Bank of America s’est elle aussi attirée les foudres après les révélations sur sa campagne contre des propositions d’amélioration des droits des travailleurs aux États-Unis alors qu’elle venait de bénéficier d’un important renflouage de la part du gouvernement.

Les 18 milliards de dollars US de primes versées à Wall Street l’année dernière ont fait école dans d’autres pays, surtout dans ceux où le gouvernement ont plagié l’expérience désastreuse de déréglementation des États-Unis. À elle seule, cette somme aurait permis à 75 millions d’enfants sans école dans le monde d’être scolarisés pendant deux ans, elle aurait pu sauver des millions d’emplois si elle avait été distribuée aux personnes actives qui créent vraiment des richesses.

« Peut-être le plus choquant de tout est que ces mêmes financiers qui ont créé et encouragé ce système à la dérive semblent toujours en bonne position pour conseiller les gouvernements sur la façon de sortir de la crise. Cela ne fera qu’accroître la colère des citoyens du monde, courroux qui s’amplifiera davantage lorsque d’autres ménages payeront le prix fort en perdant leur emploi et leur foyer", a annoncé Guy Ryder.


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Photo: S.Duffy