Réunion générale 2022 du RSCD : les Nations unies soulignent que les syndicats seront essentiels pour remettre les ODD sur la bonne voie

Les membres du Réseau syndical de coopération au développement (RSCD) de plus de 30 pays se sont réunis en ligne les 15 et 16 juin pour coordonner leur plaidoyer sur les Objectifs de développement durable (ODD), dans un contexte de crises multiples.

Alors que les Nations unies appellent à « sauver les ODD», eu égard aux retards majeurs de leur mise en œuvre, exacerbés par la crise sanitaire et le conflit en Ukraine, cette réunion générale était l’occasion opportune de réfléchir à des stratégies permettant d’accélérer la réalisation des ODD et de les atteindre d’ici 2030.

La réunion a débuté par un dialogue avec Mme Beate Andrees, Représentante spéciale auprès des Nations unies et Directrice du Bureau de l’OIT à New York. Analysant les processus clés des Nations unies, comme le rapport Notre programme commun et l’Accélérateur mondialsur l’emploi et la protection sociale pour une transition juste, Mme Andrees a expliqué que le travail décent y occupait désormais une place centrale, et a souligné le rôle essentiel des partenaires sociaux dans leur mise en œuvre.

« Je suis très impressionnée par l’engagement des dirigeants syndicaux du RSCD à promouvoir les ODD et Notre programme commun. Ils sont des acteurs clés de l’Accélérateur mondial sur l’emploi et la protection sociale pour une transition juste », a tweeté Mme Andrees après la réunion.

La deuxième journée de réunion a porté sur le financement des ODD et a vu des interventions de la secrétaire générale de la CSI, Mme Sharan Burrow, et de M. Navid Hanif, directeur du Bureau du financement du développement durable des Nations unies.

Mme Burrow a mis l’accent sur la convergence de crises multiples, qu’il s’agisse de l’inégalité qui atteint des niveaux historiques, de la dégradation de l’environnement, de l’impact de la pandémie et du nombre croissant de conflits. Dans le même temps, elle a souligné que le financement des ODD est possible si nous construisons un système multilatéral inclusif capable de renforcer la coopération au développement, avec un allègement de la dette, une fiscalité équitable et des règles commerciales prévoyant un dialogue social, une responsabilité des entreprises et des mesures de lutte contre la corruption.

Après l’intervention de Mme Burrow, M. Hanif a appelé à s’attaquer au « grand fossé financier» qui sépare les pays en termes de réponse à la pandémie, car « les pays développés peuvent prêter à 1 %, là où les pays en développement doivent prêter à 8 % et plus ». Il a également mis l’accent sur les répercussions de la crise sanitaire sur le chômage mondial, ainsi que sur l’effet prolongé de l’inflation mondiale sur la dette, avec en filigrane le risque d’une nouvelle crise de la dette.

M. Hanif a également souligné que les syndicats contribuent grandement au financement des politiques de développement en participant aux plans nationaux de développement et à leur cadre financier, en obligeant les gouvernements et les employeurs à rendre des comptes en la matière, en promouvant une répartition équitable des revenus, notamment par l’extension de la protection sociale, et en plaidant pour une transition juste.

« Les ODD ne sont pas inatteignables. Ce sont les politiques que nous choisissons qui nous y mèneront. C’est le moment de faire preuve de conviction, de convaincre les décideurs d’adopter les bonnes politiques », a-t-il conclu.

La réunion générale a également été l’occasion de présenter les fruits de l’action des syndicats sur les ODD et les politiques de coopération au développement, et de valider le plan de travail du réseau pour l’année prochaine, en vue de renforcer plus encore la contribution des syndicats aux politiques de développement, de l’échelon national à l’échelon mondial.

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