Hong Kong : 25 ans après la rétrocession, les droits fondamentaux subissent une attaque sans précédent

photo: AFP / Peter Parks

La Confédération syndicale internationale (CSI) a soumis une communication au Comité de droits de l’homme des Nations Unies soulignant le recul du respect des libertés civiles et politiques, et des droits syndicaux à Hong Kong alors que le 1er juillet marque le 25e anniversaire de la rétrocession du territoire.

La semaine du 4 juillet, le comité doit examiner la situation de Hong Kong et déterminer si les autorités honorent toujours leurs obligations au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui continue de s’appliquer à Hong Kong depuis la rétrocession à la Chine en 1997.

En 2020, le Comité de droits de l’homme a remis en cause la compatibilité de la loi sur la sécurité nationale de la République populaire de Chine avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ; il a également contesté l’absence de suffrage universel lors d’élections politiques et la suppression du droit de réunion pacifique et de l’enregistrement des syndicats.

Les droits fondamentaux sont constamment attaqués alors que le Parti communiste chinois poursuit sa prise de pouvoir politique à Hong Kong. Le dossier de la CSI porte sur :

  • les poursuites dont font l’objet huit syndicalistes, accusés de subversion et de sédition pour avoir librement exercé leurs droits en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et de la convention no 87 de l’Organisation internationale du travail (OIT) ;
  • le fait qu’aucune protestation publique ni aucun rassemblement public n’ont été autorisés depuis 2020 ;
  • la dissolution forcée de l’organisation syndicale, Hong Kong Confederation of Trade Unions (HKCTU), et de 58 autres organisations syndicales et de la société civile ;
  • l’invocation de procédures de radiation de syndicats indépendants et d’une association de journalistes ;
  • des campagnes de médias contrôlés par l’État, alléguant que la solidarité syndicale internationale représente un danger pour la sécurité nationale ; et
  • l’intégration complète des lois de sécurité nationale dans la législation du travail.

Pour la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, « ce rapport est accablant. L’ampleur des attaques contre les droits humains, politiques et du travail à Hong Kong est stupéfiante.

Il ne fait aucun doute que les droits consacrés par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques sont bafoués par l’érection systématique en infraction du comportement des syndicalistes et de la solidarité internationale, l’existence de lois oppressives et l’intimidation généralisée des activités de la société civile.

Nous invitons tous les gouvernements qui se soucient de la liberté et de la démocratie de marquer ce 25e anniversaire en faisant pression sur les gouvernements de Hong Kong et de Beijing pour qu’ils prennent des mesures afin de respecter, de protéger et d’honorer les obligations qui leur incombent en vertu du droit international des droits humains.

Nous sommes pleinement solidaires des syndicalistes, des militants pour les droits humains et des défenseurs de la démocratie à Hong Kong qui continuent de faire briller la lumière de la liberté face à cette répression. »