Bélarus : la CSI réaffirme son soutien aux syndicats systématiquement pris pour cibles

La CSI a une nouvelle fois exprimé son soutien aux syndicats autonomes du Bélarus, pays où le gouvernement multiplie ses attaques contre la communauté syndicale.

Parmi les dizaines de dirigeants et représentants syndicaux arrêtés en avril dernier, au moins dix sont toujours en détention, sans droit de visite, ou presque, de leurs familles et de leurs collègues syndicalistes.

Il s’agit entre autres de :

  • Aliaksandr Yarashuk, président du Congrès biélorusse des syndicats démocratiques (BKDP) et membre du Conseil d’administration du BIT.
  • Siarhei Antusevich, vice-président du BKDP.
  • Gennadiy Fedynich, dirigeant du syndicat des travailleurs des industries de la radio et de l’électronique (REP).

Tous ont été inculpés en vertu de l’article 342.1 du Code pénal pour « organisation et préparation d’actes portant gravement atteinte à l’ordre public, ou participation à de tels actes ». Cette accusation est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à quatre ans d’emprisonnement.

Mikalai Sharakh, président du syndicat autonome du Bélarus (FPB), et Aliaksandr Bukhvostov, président du syndicat autonome des métallurgistes (SPM), ont été libérés mais doivent encore répondre d’accusations similaires.

Autres informations :

  • Au cours de sa réunion du 13 mai dernier, le BKDP a désigné le président du syndicat biélorusse autonome des mineurs et des travailleurs de l’industrie chimique (BITU), Maksim Pazniakou, en tant que président par intérim de l’organisation.
  • Le 17 mai, Maksim Pazniakou a été arrêté par les autorités, à proximité du jardin d’enfants où sont inscrites ses filles. Deux jours plus tard, le 19 mai, il a été condamné à 15 jours de détention administrative.
  • Le 18 mai, Zinaida Mikhniuk, vice-présidente du REP, a été reconnue coupable, en vertu de l’article 368, pour « insulte au président de la République du Bélarus ». Elle a été condamnée à deux ans de prison dans une colonie pénitentiaire de sécurité générale.
  • Le 19 mai, les procureurs ont exigé que le BITU leur remette des documents syndicaux, notamment les coordonnées des affiliés. Des demandes similaires ont été adressées aux autres affiliés du BKDP, alors que tous les documents syndicaux avaient déjà été saisis par le KGB lors des perquisitions du 19 avril.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « Le plus préoccupant dans cette affaire, c’est cette volonté de pénaliser les "activités des syndicats" et d’associer ces derniers à des "extrémistes". Le gouvernement illégitime de Loukachenko tente d’interdire toute activité syndicale et de faire taire le mouvement syndical autonome. Il porte atteinte aux droits fondamentaux des travailleurs du Bélarus et jamais nous ne le tolérerons. »

« La communauté syndicale mondiale se déclare pleinement solidaire des syndicats autonomes du Bélarus et met tout en œuvre pour les soutenir ».

« Nous exigeons la libération immédiate de tous les dirigeants et représentants syndicaux, ainsi que la levée de toutes les charges retenues contre eux. Nous demandons instamment qu’ils puissent recevoir des visites, notamment des représentants de l’OIT, afin de vérifier leur état de bien-être. »

Le groupement Global Unions a publié une déclarationappelant à la libération immédiate des militants syndicaux emprisonnés, où il est précisé que : « La prochaine Conférence internationale du Travail et le Conseil d’administration du BIT qui suivra nous donneront les moyens d’intensifier les pressions sur le gouvernement illégitime du Bélarus ».

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