By Ruben Korevaar, Mondiaal FNV
Le coup d’État de l’an dernier au Myanmar a provoqué une dégradation sérieuse de l’État de droit et a entraîné des conditions de vie et de travail très difficiles dans tout le pays. Les syndicats et les organisations de la société civile ont été déclarés illégaux, ce qui les a contraints à passer dans la clandestinité. De plus, la junte est soupçonnée de crime contre l’humanité et de génocide.
Mondiaal FNV coopère depuis longtemps avec le mouvement syndical au Myanmar. Avant le coup d’État, ce soutien avait conduit au renforcement des syndicats nationaux, tels que les Fédérations syndicales des industries, de l’artisanat et des services (MICS) et la Confédération des syndicats du Myanmar (CTUM). Une aide a été apportée en vue de renforcer les processus relevant du dialogue social, tels que le dialogue tripartite pour modifier la législation nationale du travail, relever le salaire minimum légal et réformer les tribunaux du travail. À l’heure actuelle, en raison de la situation dans le pays, Mondiaal FNV est extrêmement préoccupé par l’état des droits du travail au Myanmar et par la sécurité des syndicalistes et des militant(e)s des droits du travail.
Un procès inique pour Thet Hnin Aung
En particulier, Mondiaal FNV participe activement à la défense de Thet Hnin Aung, le secrétaire général des MICS, qui a été arrêté le 18 juin après avoir participé à une manifestation. Il a été placé en détention et torturé sans aucun motif juridique. La junte militaire l’accuse d’« appartenance à une organisation illégale », un crime passible de 20 années d’emprisonnement. Malheureusement, la situation de Thet n’est pas unique. De nombreux syndicalistes et défenseur(euse)s des droits humains sont en détention et leurs familles menacées.
Même à l’intérieur de la prison, Thet Hnin Aung continue de se battre pour la justice. À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, lui et ses codétenus ont protesté pacifiquement en chantant des chansons de solidarité et en refusant de quitter leur cellule. De ce fait, il a été placé à l’isolement pendant plusieurs semaines. Le régime ayant qualifié les syndicats d’organisations illégales, ceux-ci travaillent désormais dans la clandestinité. De nombreux(euses) dirigeant(e)s, délégué(e)s syndicaux(cales) et syndicalistes se cachent. Certain(e)s doivent fréquemment chercher un endroit sûr pour se cacher et enterrer leur ordinateur ou leur téléphone pour se protéger s’ils(elles) devaient être pris. Leurs familles font souvent l’objet d’intimidations et leurs biens sont brûlés ou emportés.
Heureusement et malgré toutes ces difficultés, plusieurs conventions collectives avec des propriétaires d’usine ont été conclues l’an dernier ! « Il est enthousiasmant de constater qu’en dépit des fortes intimidations de l’armée, du recours à la force et des graves violations des droits de l’homme, des personnes comme Thet Hnin Aung continuent de défendre leurs principes et de lutter pour la justice, les droits humains et les normes de travail, même au péril de leur vie », a déclaré Ruben Korevaar, conseiller politique à Mondiaal FNV.
Campagne de solidarité
Mondiaal FNV a lancé une campagne de solidarité pour Thet Hnin Aung, dans le cadre de laquelle les gens peuvent écrire à Thet et lui manifester leur soutien. Plusieurs lettres ont déjà été envoyées, mais beaucoup d’autres sont nécessaires pour être sûr qu’il ait droit à un procès équitable et qu’il soit acquitté. C’est la raison pour laquelle Mondiaal FNV lève des fonds afin de couvrir les frais de justice du procès de Thet et d’autres personnes, si un soutien suffisant est apporté. L’organisation espère récolter au moins 25 000 EUR pour couvrir les frais d’avocat de Thet et sensibiliser à sa situation difficile et à celles d’autres personnes détenues et en attente d’un procès inique
Pour en savoir plus, consultez le site internet : https://www.fnv.nl/mondiaal-fnv/english/publications-and-videos/news/trade-union-activities-should-not-be-punished