Cambodge : Rong Chhun salue « la solidarité entre les travailleurs »

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Rong Chhun, président de la Confédération cambodgienne des syndicats (CCU), a exprimé sa gratitude à la CSI et à toutes les personnes qui lui ont témoigné leur solidarité pendant sa détention et a appelé les travailleurs et les syndicats à maintenir la pression sur le gouvernement de son pays.

Le président de la Confédération cambodgienne des syndicats (CCU) a été libéré de prison le 11 novembre 2021 en même temps que ses camarades défenseurs des droits des travailleurs, Sar Kanika et Ton Nimol.

« Les cinq dernières années ont vu la liberté et les droits humains se dégrader au Cambodge suite à la dissolution des partis d’opposition et à la promulgation d’une nouvelle loi rendant difficile l’enregistrement de syndicats autonomes qui ne sont pas sous la tutelle du gouvernement.

« Privés de leur voix, les syndicats craignent d’exprimer leur opinion, de même qu’ils craignent de se voir accuser d’incitation au désordre social et d’être poursuivis au pénal.

« Il est indispensable que les syndicats de par le monde se soutiennent mutuellement lorsqu’ils sont attaqués de la sorte et qu’ils fassent pression sur les gouvernements qui violent les droits fondamentaux, comme au Cambodge.

« Je m’efforce de promouvoir la liberté de tous les travailleurs du monde entier, je soutiens la solidarité entre les travailleurs, et je tiens à exprimer ma profonde gratitude à la CSI pour son soutien », a déclaré Rong Chhun, s’adressant par visioconférence au Comité des droits humains et syndicaux de la CSI.

« Ceci doit marquer le début »

Bien que la cour d’appel de Phnom Penh ait annulé le reste des peines prononcées à l’encontre des trois militants, ceux-ci restent en liberté surveillée et sont soumis à des restrictions en matière de déplacements et d’autres activités pendant trois ans.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « C’est une excellente nouvelle. Je tiens à remercier tout le monde pour leur solidarité, toutefois, ces détentions n’auraient jamais dû avoir lieu.

« D’autres organisations syndicales internationales, au même titre que l’ONU, ont fait part de leurs vives inquiétudes concernant la répression de la liberté d’expression, de la liberté de réunion pacifique et de la liberté syndicale au Cambodge.

« Ceci doit marquer le début et non la fin d’un processus. Le gouvernement cambodgien doit prouver son attachement aux droits humains fondamentaux en mettant fin à ce type d’arrestations et en annulant l’ensemble des charges qui pèsent sur ces militants. Ils ne devraient pas se retrouver avec un casier judiciaire pour avoir exercé leurs libertés fondamentales. »

Rong Chhun a été arrêté en juillet 2020 pour des commentaires postés sur Facebook concernant l’empiètement par le Vietnam sur les terres de paysans frontaliers cambodgiens.