Les syndicats saluent la Déclaration ministérielle du FPHN de l’ONU, mais demandent des mesures concrètes

Les syndicats se sont félicités de l’adoption par le Forum politique de haut niveau pour le développement durable (FPHN) de la Déclaration ministérielle qui reconnaît le travail décent, la protection sociale et l’investissement axé sur la résilience aux changements climatiques et une transition juste comme des piliers essentiels de la reprise. Il faut maintenant que cela se traduise par des mesures concrètes de la part des gouvernements.

Cette année, le FPHN s’est concentré sur les moyens d’assurer une reprise durable et résiliente après la pandémie de COVID-19, conformément aux ODD. Le Forum a notamment procédé à un examen des progrès accomplis en vue de la réalisation de l’ODD 8.

La déclaration ministérielle réaffirme l’engagement des gouvernements à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030, en tant que « plan d’action pour la planète » pour lutter contre les effets de la pandémie et bâtir « un avenir meilleur pour toutes et tous ».

Les syndicats ont salué :

  • les références faites à l’agenda pour le travail décent,
  • l’engagement à protéger les droits des travailleurs, la santé au travail et la sécurité de tous les travailleurs, hommes et femmes,
  • l’engagement à éliminer le travail forcé et le travail des enfants,
  • l’appel à la création de « conditions propices au travail décent pour tous et toutes, y compris les personnes travaillant dans le secteur non structuré de l’économie »,
  • l’appel à la promotion de pratiques commerciales viables,
  • l’appel à investir dans l’économie des services à la personne,
  • la reconnaissance de la charge disproportionnée de travail domestique et non rémunéré qui pèse sur les femmes, ainsi que de
  • la nécessité de réduire les inégalités fondées sur le genre en ce qui concerne la participation au marché du travail.

Bien que la déclaration manque l’occasion de faire explicitement référence à la protection sociale universelle, elle insiste sur la nécessité pour tous les pays d’étendre la couverture sociale, y compris les socles de protection sociale.

La protection sociale universelle n’est pas seulement un droit humain fondamental, mais aussi une composante essentielle de la reprise et de la résilience mondiales à long terme. Aussi conviendrait-il de l’étendre en instituant un Fonds mondial pour la protection sociale pour les pays les moins riches

À cet égard, la CSI a salué la déclaration exhortant les pays développés à respecter leurs engagements en matière d’APD et à intensifier leurs efforts dans ce domaine. Elle a également appelé à un soutien international accru et à des partenariats mondiaux renforcés pour éradiquer la pauvreté.

La Déclaration reconnaît que la fiscalité progressive est essentielle pour renforcer la mobilisation des ressources nationales et lutter contre les inégalités.

Les syndicats soutiennent résolument l’appel à « un investissement immédiat dans une transition résiliente aux changements climatiques, inclusive et juste » en tant qu’élément important des politiques de relance économique durables, inclusives et sensibles au changement climatique après la crise de Covid-19.

Malheureusement, alors que la Déclaration s’engage à « des solutions multilatérales, qui soient guidées par la solidarité mondiale, pour faire face à la pandémie », elle ne reconnaît pas qu’il existe actuellement un besoin urgent d’accès universel et gratuit aux vaccins et aux services de soins de santé pour la prévention et le traitement de la Covid-19.

Les syndicats ont déploré l’absence de référence au multilatéralisme inclusif, où le dialogue social peut jouer un rôle clé. Seul un système multilatéral véritablement inclusif, dans lequel les partenaires sociaux sont impliqués et ont leur mot à dire, fera la différence et préparera le terrain en vue de la résilience mondiale.

L’état d’avancement alarmant des ODD exige une ambition sans précédent et une véritable solidarité. Comme l’a souligné le secrétaire général des Nations Unies : « il manque toujours un ingrédient essentiel : la volonté politique. » C’est pourquoi nous demandons aux dirigeants mondiaux de passer de la parole aux actes et de donner l’exemple en faisant d’un Nouveau Contrat social une réalité dans le cadre de la décennie d’actions pour atteindre les ODD.