Définissant le contexte global, Paola Simonetti a présenté quelques faits et chiffres clés sur la « vague extraordinaire de destruction » que la pandémie a déclenchée dans le monde du travail en termes de pertes d’emplois et d’aggravation des inégalités et de la pauvreté parmi les travailleurs du monde entier.
Elle a expliqué que le monde détenait déjà une « dette de durabilité » lorsqu’il est entré dans la crise, et que cette situation a permis au Covid-19 d’exacerber les carences préexistantes dont souffrent les travailleurs dans le monde, même dans les économies développées, telles que des salaires inadéquats, des marchés du travail non inclusifs et une santé et sécurité au travail faibles.
Par la suite, Paola Simonetti a mis en lumière la situation des femmes car elles ont été impactées de façon disproportionnée. Plus de femmes que d’hommes ont perdu leur emploi et leurs moyens de subsistance. Et une grande majorité de ces femmes ont été obligées de quitter le marché du travail. "Cela signifie qu’il leur sera extrêmement difficile de revenir sur le marché du travail, donc elles sont vraiment confrontées à une exclusion de longue durée", a expliqué Paola Simonetti.
Concernant les moyens à disposition pour faire face à la crise, Paola Simonetti a souligné que les ODD fournissent le modèle pour parvenir à une reprise centrée sur l’humain, et que l’ODD 8, à travers ses objectifs sur le travail décent, la protection sociale et la croissance durable, joue un rôle particulièrement important pour fournir des réponses politiques adéquates et relever les deux défis majeurs de la reprise : reprise divergente - les pays se remettent à un rythme différent car les pays riches investissent massivement dans leur propre reprise tandis que les pays pauvres sont laissés de côté - et le paysage de l’emploi affaibli - le chômage est prévu de rester élevé en 2021, 2022, car la création d’emplois sera inférieure aux niveaux d’avant la pandémie.
Sur ces défis, Paola Simonetti a lancé un avertissement fort contre les gouvernements qui envisagent de revenir à l’austérité car « nous savons que cela sera dévastateur ». Face à ce risque, les syndicats proposent aux gouvernements de mettre en œuvre cinq mesures clés en ligne avec l’ODD 8 et qui sont au cœur de leur revendication d’un Nouveau Contrat Social pour une reprise durable réussie :
- Intensifier les investissements dans des emplois décents et respectueux du climat grâce aux mesures de transition juste.
- Augmenter la protection sociale universelle et soutenir un Fonds mondial de protection sociale pour les pays les moins avancés.
- Financement de la reprise et de la résilience.
- Finance recovery and resilience.
- Soutenir la gouvernance inclusive et le dialogue social.
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