La CSI appelle les gouvernements à agir pour un monde exempt de violence et de harcèlement

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre, les syndicats du monde entier exhortent les gouvernements à ratifier et à mettre en œuvre la Convention n°190 et la Recommandation n°206 de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour en finir avec le fléau de la violence sexiste et du harcèlement dans le monde du travail.

#RatifierC190 POUR UN MONDE DU TRAVAIL EXEMPT DE VIOLENCE ET DE HARCÈLEMENT
by [ITUCCSI->https://www.youtube.com/user/ITUCCSI]
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La crise de COVID-19 a exacerbé les risques de violence et de harcèlement, aussi bien au travail qu’au domicile, et démontré l’importance de mesures rigoureuses de prévention et de protection destinées à garantir des environnements de travail sûrs, sains, décents et respectueux.

Il existe des rapports alarmants concernant les personnels de santé et de soins et d’autres travailleurs/euses de première ligne – notamment dans le commerce de détail alimentaire, les transports et le nettoyage –, qui sont victimes de violence et de harcèlement de la part des employeurs, des collègues, des clients ou des patients.

Les taux de violence domestique ont fortement augmenté depuis le début de la crise, un phénomène que les Nations Unies qualifient de pandémie fantôme : de nombreux travailleurs sont appelés à rester chez eux, et un grand nombre de femmes se retrouvent ainsi enfermées avec leurs agresseurs. Parallèlement, avec l’augmentation du télétravail, les travailleurs sont plus exposés au harcèlement lié à la technologie, le cyberharcèlement.

Les femmes qui travaillent dans l’économie informelle, telles que les vendeuses ambulantes ou travaillant sur les marchés, les femmes qui collectent des déchets, les travailleuses à domicile, ou encore les travailleuses domestiques, ont vu disparaître leurs moyens de subsistance et augmenter les actes de violence et de harcèlement des employeurs, du public ou des autorités locales. Dans certains cas, leurs activités sont criminalisées.

Les syndicats ont joué un rôle crucial pour contrer la violence sexiste pendant la pandémie :

Par ailleurs, les syndicats se sont associés aux appels à l’aide alimentaire d’urgence et à la sécurité, ainsi qu’à une couverture de protection sociale pour les travailleurs de l’économie informelle et les travailleurs migrants, y compris pour les personnes qui se retrouvent bloquées hors de leur pays, et demandent instamment la fin de la violence, du harcèlement et de la criminalisation. Le 25 novembre, nous tenons à faire part de notre solidarité avec les femmes qui travaillent dans l’économie informelle, qui sont l’épine dorsale de tant d’économies nationales.

La Convention n°190 et la Recommandation n°206 de l’OIT sur la violence et le harcèlement offrent un cadre précis aux gouvernements, aux employeurs, aux travailleurs et à leurs représentants pour prévenir, combattre et remédier efficacement à la violence et au harcèlement dans le monde du travail. Ces instruments donnent également d’importantes orientations pour atténuer les impacts de la violence domestique dans le monde du travail.

La pandémie a forcément contraint les gouvernements à centrer leur action sur la santé publique et sur les conséquences économiques et sociales, mais elle leur donne aussi une raison de promouvoir la ratification, au lieu de la reporter à plus tard. La ratification et la mise en œuvre effective de ces deux instruments devraient faire partie intégrante d’une reprise durable et de la résilience face à la crise actuelle et aux crises futures.

L’Uruguay et les îles Fidji ont donné l’exemple, en devenant les deux premiers pays à ratifier la Convention. L’Argentine devrait être le troisième. Maintenant, d’autres gouvernements doivent leur emboîter le pas !

Le 25 novembre, nous demandons aux gouvernements de toute la planète de tenir les engagements qu’ils ont pris en juin 2019 lors de la Conférence internationale du travail du centenaire de l’OIT, en faveur d’un monde du travail exempt de violence et de harcèlement.