La CSI dénonce la loi d’ensemble du gouvernement indonésien

La CSI dénonce la nouvelle loi d’ensemble du gouvernement indonésien, qui remet en cause les droits des travailleurs/euses et la protection de l’environnement, tout en ouvrant la voie à la privatisation du secteur de l’électricité, dans le but d’attirer les investissements étrangers.

Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « Par cette loi vaste et complexe, le gouvernement indonésien porte un coup brutal aux Objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD). Cette loi va aggraver considérablement la pauvreté et entraîner de graves préjudices pour l’environnement, afin de satisfaire les entreprises multinationales.

« Alors que l’Indonésie subit les ravages de la pandémie de COVID-19, comme d’autres pays, il est stupéfiant de constater que le gouvernement indonésien envisage de déstabiliser encore un peu plus la vie de ses citoyens et d’anéantir leurs moyens de subsistance, pour permettre à des entreprises étrangères de puiser dans les richesses de son territoire. »

La nouvelle loi, qui modifie plus d’un millier d’articles sur 79 textes existants, comporte des dispositions de nature à diminuer les salaires, à supprimer d’importantes mesures sur les congés de maladie et d’autres protections, et à affaiblir la sécurité de l’emploi. L’ampleur, la complexité et le contenu de la nouvelle loi constituent à eux seuls une violation des responsabilités de l’Indonésie à l’égard de la législation internationale sur les droits humains.

Les affiliées indonésiennes de la CSI – KSBSI et KSPI – s’opposent aux changements apportés à la réglementation du travail dans la nouvelle loi, et la KSPI appelle à une grève nationale cette semaine, à laquelle plusieurs millions de personnes devraient prendre part.

« La destruction des droits du travail et de la protection de l’environnement, la privatisation de l’électricité, ainsi que d’autres dispositions de la loi, concernant notamment l’éducation, auront des effets dévastateurs sur les familles et les ménages, empêcheront la transition vers les énergies renouvelables et favoriseront la hausse des prix de l’électricité.

« Confier davantage de pouvoir aux entreprises multinationales n’est pas la bonne solution pour assurer la reprise économique et la résilience nécessaires à la gestion de la pandémie dans le pays le plus touché d’Asie de l’Est. Nous exhortons le gouvernement à retirer cette loi, à engager des discussions constructives avec les syndicats indonésiens sur les changements des dispositions relatives au travail, et à chercher à atteindre les ODD des Nations Unies qu’il a lui-même approuvés », a ajouté Mme Burrow.