Protection sociale et salaire décent : deux piliers importants du travail décent

Les Organisations solidaires belges ont mené plusieurs projets pour renforcer les capacités des syndicats africains à négocier des dispositions de protection sociale et des salaires minima.

Par Maresa Le Roux, BIS-MSI/ACLVB-CGSLB, au nom des trois syndicats belges

Les Organisations Solidaires des trois syndicats belges - l’Institut d’éducation internationale des travailleurs de la CSC-ACV, le Mouvement de solidarité internationale de la ACLVB-CGSLB et l’Institut de coopération internationale des syndicats de la FGTB-ABVV - ont organisé un événement parallèle lors du 4e Congrès ordinaire de la CSI-Afrique sous la forme d’un atelier intitulé « L’avenir du travail: un salaire vital et une protection sociale, avec une attention aux droits des travailleurs migrants ».

L’atelier était organisé conjointement avec la CSI-Afrique et visait à évaluer les besoins des syndicats de renforcer leurs compétences et leurs capacités pour mieux servir et défendre leurs affiliés lorsqu’il s’agit de négocier des augmentations de revenu minimum et des dispositions de protection sociale. Les conclusions de l’atelier ont également servi de contribution aux discussions qui ont suivi lors du Congrès. Dans son discours d’ouverture, la CSI-Afrique a souhaité la bienvenue à l’ambassadeur de Belgique au Nigéria, M. Daniel Dargent, et l’a remercié de prendre le temps de participer à cet important atelier.

Pour fonder les discussions, des représentants de la Confédération des syndicats sud-africains (COSATU), de la Confédération des syndicats du Congo (CSC-RDC) et de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin) ont présenté une partie de leur travail sur la protection sociale et le salaire décent - un travail qui est réalisé grâce au soutien des Centres belges de solidarité, dans le cadre du Cadre stratégique conjoint pour un travail décent belge, cofinancé par le Ministère belge de la Coopération au Développement.

Solly Phetoe, secrétaire générale adjointe de COSATU, a parlé de leur travail qui a conduit à la réalisation d’un salaire minimum national – approuvé dans une loi en 2019. Elle a également souligné que le travail se poursuivait car le salaire minimum légiféré est encore loin d’être un salaire décent.

Parlant de la situation au Congo, Joséphine Shimbi Umba a souligné le rôle déterminant que le dialogue social a joué pour la CSC dans la négociation d’un salaire minimum garanti pour les travailleurs. Les prochaines étapes seront de veiller à ce que l’accord soit exécuté et respecté.

L’Afrique de l’Ouest accueille de nombreux travailleurs migrants. Le CSA-Bénin a parlé de son engagement auprès des associations de migrants pour aider les travailleurs migrants à accéder à la sécurité sociale et à s’organiser dans les syndicats existants.

« Un travailleur est un travailleur, qu’il soit migrant ou non, et les syndicats doivent également lutter et protéger les droits des travailleurs migrants », a déclaré Anselme Amoussou du CSA Bénin.

À la fin de l’atelier, Chidi King, directrice du Departament égalité à la Confédération syndicale internationale, a présenté les principales conclusions suivantes:

  • Les syndicats doivent renforcer leurs connaissances et leur capacité à calculer le salaire vital. Cette compétence est primordiale pour négocier des augmentations de revenu minimum qui correspondent à la réalité des travailleurs. Un salaire minimum qui ne correspond pas au salaire vital ne sort pas les travailleurs de la pauvreté.
  • Lors du calcul du salaire décent, il est important de veiller à ce que le « panier des besoins de base » pris en compte inclue les éléments importants pour les travailleurs et leurs familles.
  • Les syndicats doivent défendre et appliquer l’égalité de traitement à tous les travailleurs, en les organisant comme tels indépendamment de leur statut et de leur nationalité.
  • Les données et la recherche sont fondamentales pour soutenir l’appel des syndicats à des salaires décents et à des systèmes de protection sociale, ainsi que le calcul des coûts de ces mécanismes. Les syndicats pourraient lier ce travail à la recherche entreprise par la CSI sur les moyens qui disparaissent des pays en développement par des flux financiers illégitimes, privant ces sociétés d’importantes ressources pour financer des politiques et des mécanismes sociaux progressistes.

Photo: COSATU