La CSI condamne l’arrestation de syndicalistes aux Fidji

La CSI a condamné l’arrestation, le 1er mai, de Felix Anthony, secrétaire national du Fiji Trades Union Congress et président de la CSI pour l’Asie et le Pacifique, ainsi que de 30 autres syndicalistes. Felix Anthony participait à une réunion tripartite avec des représentants du gouvernement, des employeurs et de l’Organisation internationale du travail à Suva lorsque la police est entrée dans la salle de conférences pour l’arrêter.

« Il s’agit d’un abus de pouvoir grotesque de la part des autorités des Fidji, d’autant plus que la police a débarqué dans la salle durant une réunion de l’OIT à laquelle participait le gouvernement pour arrêter Felix Anthony. Nous exigeons sa libération immédiate, ainsi que celle des autres détenus, et l’abandon des fausses accusations à leur encontre », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.

« Le ministre de l’Emploi, Parveen Bala, a publiquement mentionné les commentaires formulés par Felix Anthony durant la réunion tripartite pour étayer la décision de détention. Disposer de policiers prêts à être déployés pour détenir un dirigeant syndical durant une réunion tripartite démontre que le gouvernement ne respecte guère les droits des travailleurs ni le dialogue social ».

« Les responsables du gouvernement ont également indiqué aux médias ce qu’ils pouvaient et ne pouvaient pas diffuser, ce qui constitue une violation de la liberté d’expression », a ajouté Sharan Burrow.

Les actions du gouvernement semblent viser, dans un premier temps, à empêcher une manifestation publique prévue les jours prochains pour défendre les travailleurs et les travailleuses de la compagnie des eaux des Fidji et à éviter que Felix Anthony ne les représente le 2 mai lors d’une audience du tribunal.

« Outre le fait qu’elles constituent des atteintes directes aux droits des travailleurs de réunion, d’organisation et d’exposer publiquement leurs arguments, ces arrestations massives démontrent que le gouvernement ne respecte guère les droits fondamentaux à la liberté syndicale et de négociation collective, qui sont garantis dans les normes de l’OIT et que le gouvernement est tenu de respecter », a indiqué Sharan Burrow.