Les travailleurs indiens s’unissent en faveur d’un gouvernement qui donne la priorité aux travailleurs #ModiMustGo

Le 5 mars, des syndicats représentant dix confédérations syndicales nationales et d’autres syndicats indépendants ont adopté une Charte des revendications des travailleurs dans le cadre de leur campagne visant à se débarrasser du gouvernement populiste tourné vers les entreprises de Narendra Modi. La période des élections est annoncée : 11 avril – 19 mai. Les syndicats sont rassemblés autour du slogan #ModiMustGo (Modi doit partir).

Cette charte très complète esquisse en 43 points un programme à l’intention du gouvernement vainqueur des prochaines élection (quel qu’il soit), plaçant les revendications des travailleurs plus haut dans la liste des priorités que les intérêts des entreprises multinationales. Ce programme découle d’un mouvement syndical unitaire sans précédent au cours duquel 200 millions de personnes ont fait grève en janvier.

Les syndicats du monde entier soutiennent leurs homologues indiens avec des visites et des messages adressés aux ambassades indiennes en février et de nouvelles activités prévues le 21 mars puis en avril.

La charte (à la rédaction de laquelle ont contribué les affiliées de la CSI : INTUC, HMS and SEWA) inclut des revendications en rapport avec le lieu de travail telles que la revalorisation du salaire minimum, l’abolition du travail précaire et l’extension de la couverture de la sécurité sociale aux travailleurs des secteurs agricole et informels. Mais elle aborde aussi des questions de plus grande envergure telles que l’indexation des pensions, le soutien aux paysans et la fin des privatisations.

En outre, en cette année où le mouvement syndical international rend prioritaire une Convention de l’OIT contre la violence sexiste, la Charte appelle aussi à « des mesures strictes contre quiconque incite/recourt aux dénommés meurtres d’honneur » et à « des peines sévères … pour toute personne reconnue coupable de viol et d’autres actes de violence sexiste dans la lettre et dans l’esprit ».

« Les syndicats indiens veulent évincer le gouvernement Modi, populiste ; dans ce pays qui est la plus grande démocratie au monde, leur combat est notre combat. Si le gouvernement Modi venait à être réélu en mai, il poursuivrait sa politique favorable à l’égard des multinationales et continuerait de saper systématiquement le secteur formel et réglementé du marché du travail indien. Cela se traduirait par une pauvreté et un chômage accrus, par le travail des enfants et le travail forcé. Un nouveau gouvernement Modi continuerait de refuser de s’attaquer au fléau de la violence à l’encontre des femmes. La charte syndicale constitue un programme alternatif exhaustif qui mettrait l’économie au service de tous les Indiens plutôt que d’une élite minuscule », dit Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI.

Le réquisitoire contre le gouvernement Modi inclut la manière dont il « fait le jeu des haines et animosités et encourage la propagation du venin communautaire par les différentes organisations communautaires ». Comme l’affirme à juste titre la Charte, « cette attitude a pour but de diviser les travailleurs et d’autres pans de la masse laborieuse, de briser leur unité et d’affaiblir leurs luttes contre les politiques néolibérales » du gouvernement Modi.

« C’est pour cette raison que la CSI soutient la campagne #ModiMustGo des syndicats indiens, et qu’il est si important que les syndicats et les autres forces progressistes du monde entier apportent leur appui au mouvement syndical indien unitaire », affirme Madame Burrow.